• Tout ce que nous entendons,

    Au-delà de ce que nous croyons comprendre,

    Nous touche au-delà de ce que nous croyons savoir.

     


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  • Personne ne peut dire ce qu'il appelle le « soi », ou plutôt tout le monde dit ce qui l'arrange dans le moment, et l'instant suivant c'est d'autre chose dont il veut parler. Cela, je l'ai constaté.

    J'ai observé aussi le décalage obligatoire, naturel, qui s'impose entre le moment où l'on regarde un objet et le moment où on le découvre « vraiment » mieux. Je dis « découvre », mais je sens bien que même si je rassemble tous mes sens, si je pointe toute mon attention, si mon esprit tout entier se consacre à cet objet, dans toutes les opérations qu'il aime pratiquer, je ne peux « voir », « comprendre », « réaliser » que la plus petite partie de cet objet.

    Et est-ce réellement une « partie » ? N'est-ce-pas encore un écran, une brume sur laquelle viennent se jeter les frasques de besoins imaginatifs ?

    Oui, je crois que notre sort est de demeurer dans l'illusion des choses, parce qu'il est dans la nature de toute chose de se montrer à nous de manière illusoire. Que sa totalité réelle n'est pas du domaine des sens. Parce qu'il nous faut cesser d'être « nous » pour commencer à fusionner avec...

    Et pourtant nous nous nourrissons quand même du lait de nos illusion, elles ne sont pas vaines, elles sont « parties », peut-être de ce « réel » qui nous échappe. Je crois que nous échangeons de nous avec les choses au-travers de ces illusions et que c'est un caprice de « l'esprit » de l'homme que de chercher à atteindre la part qui ne lui est pas réservée.

     


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  • Un lac profond, de couches de vases

    Si les racines du lotus y puisent

    Jamais il ne se penche

    Vers la lumière il ouvre ses pétales

     

    Des bulles remontent...

    A la surface elles éclatent

    Déliant quelques vieux songes

    Comme un appel, celui des sirènes

     

    Le sentiment d'abandon est le cri

    De celui qui se mord la queue

    Ainsi la femme de Loth devenue statut de sel

    L'entendre ce cri, en chacun de nous.

     


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  • Être adulte dans ce monde des humains est une chose très laide ! Indifférence, arrogance, ambition, mépris, haine tenace, insensibilité, hypocrisie, mensonge...

    L'enfant est toujours là, en moi. Je n'ai rien appris de plus que je ne savais déjà. Je parle en esprit, et, en cœur.

    Il n'y a qu'une chose qui craint avec l'enfance, c'est l’égocentrisme ! L'immaturité affective, émotionnelle, sensorielle...

    Qu'est-ce alors devenir adulte ? Car il nous faut réaliser cette transformation !

    J'aimerais t'entendre à ce propos.

     

    Nous avons tous un petit garçon ou une petite fille en nous. Parfois c'est cet enfant que l'on voit le plus souvent sur la scène, au grand jour. Chez d'autres l'enfant se fait rare, montre peu le bout de son nez, comme par timidité il ne se produit qu'en assemblée familière.

    Chez moi, l'enfant s'exprime quand d'autres enfants sont autour. C'est avec sa langue et ses yeux que j'entre en communication avec les plus petits, ils en sont souvent stupéfaits, qu'un grand bonhomme comme moi sorte de sa poche un tout petit, tout petit enfant, quelque fois proche de l'âge d'un nourrisson. Mais je ne le laisse pas s'exposer dans mes rapports aux adultes, ou alors pour rire avec quelques intimes.

    Un enfant, c'est un être fragile, qui a besoin d'être réconforté, qui a besoin de voir dans le regard de ses parents et proches qu'il a des moyens, qu'il peut oser franchir l'obstacle, qu'il sera consolé en cas d'échec ou de bobo, un enfant ne sait pas évaluer toutes les situations à leur juste mesure et par conséquent fait parfois des choix dangereux. Beaucoup d'adultes (pour moi presque tous) se comportent ainsi, sans doute parce que les familles ont oublié comment permettre aux enfants de grandir, sans doute aussi que les enfants ont refusé de se laisser grandir devant le spectacle lamentable de la vie de l'adulte.

    Un adulte est un être qui a les moyens de l'indépendance. Il a l'expérience pour analyser, pour comparer. Il peut faire ses propres choix dans la plupart des cas ou faire appel à un voisin spécialisé dans un domaine particulier, un adulte ne recherche pas les consolations et donc ne se retourne pas sans cesse pour voir si quelqu'un est là pour l'assurer. Un adulte sait qu'il doit décider seul et assumer les conséquences de ses choix, c'est quelqu'un de stable qui ne change pas d'avis, de position à chaque instant. Tu me diras : « mais Ron, je n'en connais pas des humains qui se comportent ainsi ! » Et je te répondrai que l'explication est la même que plus haut, peu d'êtres humains deviennent adultes, c'est drôle, non ?

    Un adulte, c'est surtout la personne qui saura maîtriser le double jeu dans son être. A quel moment laisser l'enfant agir pour lui, à quel moment tenir l'enfant assis et tranquille et laisser agir la maturité, c'est cette douce maîtrise de ces deux entités qui nous confirme en tant qu'adulte.

    Tu vois au fond, ça ne change rien en ce qui concerne la présence plus ou moins évidente de l'enfant en nous, ce qui change c'est le contrôle que nous savons exercer sur l'équilibre délicat de la cohabitation des deux personnes en chaque être.

    Nous avons commencé la vie en état d'enfance, celui-ci (l'enfant) ne peut totalement disparaître, nous le portons avec nous jusqu'au dernier souffle, qui nous libérera de lui et de nous.

     


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  • Reparler de la relation... et puis il y a la question des sentiments.

     

    – C'est quoi un sentiment ?

     

    Il me semble que la question se règle dans la spontanéité, sans rien entraîner pour un demain.

     

    La spontanéité est une affaire toute relative. Pour l'esprit tout est calculé à l'avance des milliers de fois. A spontanéité n'existe pas en fait.

    On pourrait donc espérer un peu de spontanéité de la part du moi, mais hélas, s'il est souvent dupe, il calcule lui-même beaucoup et se débrouille pour oublier qu'il l'a fait. Même lorsque tu es surprise par la foudre et qu'elle te fait bondir deux mètres plus loin, quelque chose en toi le savait.

     

    Je comprends.

     

    De toute façon comme le « moi » ne peut représenter l'être la spontanéité n'existe pas ou d'une façon très relative.

     

    Ok.

     

    Oui, mais qu'est-ce qu'un sentiment ?

     

    Quelque chose qui te porte à aller vers, ou ne pas y aller.

     

    Tu ne réponds pas à la question que je pose, mais tu réponds à une autre qui est : à quoi peut servir un sentiment ?

     

    Ben, oui, alors le sentiment est l'énergie qui permet ce mouvement.

     

    Non, c'est une décision calculée mal conscientisée. Chez l'homme moderne, il est d'usage, pour ne pas dire « obligé », que le sentiment soit quelque chose dont il n'est pas responsable. Rien n'est plus faux. Nous fabriquons nos sentiments dans notre petite cuisine interne.

     

    Tu veux dire que le sentiment est une intention dont nous ne sommes pas conscients parce que cela nous arrange.

     

    Oui elle se synthétise à partir de plusieurs processus.

     

    Cette intention est-elle toujours du niveau de la volonté ?

     

    Oui absolument, c'est reptilien, l'intérêt dans sa plus simple expression. Ainsi nous disons avoir des sentiments pour quelque chose quand nous nous sommes appropriés cette chose d'une façon ou d'une autre.

    Pas d'intérêt, pas de sentiments.

     

    C'est une réponse à la condition d'isolement... lorsqu'il y a connexion il n'y a pas de sentiment, juste la rencontre.

     

    Cela dépend de ce que tu nommes connexion.

     

    Celle qui ne dépend pas des besoins, celle qui est naturelle, celle qui fonde le monde et qui fait que tout est lié.

     

    Une connexion ne se fait que si elle sert à quelque chose. Par conséquent, elle sert un besoin. La vie ne se fait pas sans besoin.

     

    Alors ce n'est pas le mot juste.

     

    Je crois que tu as tendance à idéaliser la vie, la relation, le sentiment, les rapports. Sans intérêt rien ne se fait non plus. Tout n'est pas négatif.

     

    Il y a une voie qui s'ouvre dans ces domaines...

    Le sentiment,

    Le besoin,

    La relation,

    L'intérêt,

    La dépendance,

    La nécessité de gratitude,

    Ou encore « l'amour », la liste est longue.

    Il y a une voie qui purifie tout cela, purifie sans annuler. Car aucun de ces comportements de l'affect (donc de l'intérêt) n'est complètement négatif. Ils servent la vie eux aussi.

     


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