•  Je sais où je vais et je conjugue toujours à la première personne.

    Je ne saurai pas faire autrement.

    Où nous allons, n'a pas de sens.

    Je vais là où la nature me dit d'aller.

     

    Oui, ce n'est pas avancer à l'aveugle.

    C'est avancer mu par quelque chose dont je fais partie.

    Et la connaissance, celle dont nous nous sommes écartés permet de voir où poser nos pieds...

     

    La connaissance est une chose infiniment simple.

    La seule chose qui soit compliquée, est le conditionnement.

    La connaissance éclate au grand jour à la croisée de tous les chemins, sous tous les arbres, à l'ombre et dans la lumière.

    Il n'y a qu'elle, partout, tout autour, je ne vois qu'elle comme chaque petit oiseau, chaque petite fourmi.

     

     – Oui, juste le conditionnement... Je sais qu'il opère encore en moi.

     

    Nos sentiments envers lui l'attachent à nos pieds.

     

    Parce que nous sommes identifiés à la forme.

     

    Oui, nous sommes ce conditionnement devenus.

     

    Oui, cela craque quand même, comme un verni. Suffit de ne pas en remettre une nouvelle couche.

    Reparler de la relation...

     


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  • Où est l'erreur ?

    Pourquoi en nous, la peur a-t-elle perdu sa valeur créatrice ?

    Quel est de défi que nous ne voyons pas ? Ou que nous refusons ?

     

    Dans quel contexte ? Parles-tu de la souffrance ?

     

    Indirectement plus au sujet de ce que tu disais concernant les plantes... nos méthodes de culture, qui affaiblissent les espèces.

     

    Donc de la culture en général...

     

    Du fait que nos façons de faire, protectionnistes, pour plus de profit, de pseudo-sécurité, détruisent l'ordre naturel.

     

    L’homme s’est mis à tout cultiver, c’est une particularité de son espèce. Un moyen qu’il a trouvé pour tricher avec la "peur", mais le résultat est qu’il a multiplié par cent cette peur. 

    Le fait de cultiver est pour lui un défi qu’il fait à la mort, car le problème de l’homme est qu’il ne comprend pas la mort, ne l’intègre pas.

    Tout ce qui fait le bagage de notre espèce est de cette nature, refuser l’évidence, jusqu’à pour cela se voir comme un Dieu.

    Or, cultiver, quelle que soit la méthode est une offense faite à la nature et à la vie.

    Celle-ci veut qu’on la traverse sans se projeter, elle réclame l’instantanéité de la respiration.

     Ce que nous refusons, mettant tout en péril.

     

    Si l'humain n'avait ni cultivé, ni élevé ?

    Pas de civilisation, nous serions peu nombreux...

     

    Oui, mais le Divin qu'ils ont inventé leur demande de croître et de multiplier.

     

    Nous aurions suivi une autre évolution.

     

    Oui nous serions restés au rythme de la nature. Tout ce qui peut être attaché à la notion de la « modernité » est pour moi et depuis que j'ai quatre ans, une notion de dégénérescence.

     

    Ce que nous vivons, et qui va aller en s'amplifiant, est une preuve que cela fut une erreur. Donc le défi qui est le nôtre en tant qu'humain c'est mourir à ce que nous sommes devenus.

     

    Je dirais, mourir à ce que nous sommes implique de modifier la chrysalide dans laquelle nous nous transformons.

    Une seule direction me semble réaliste, mais si difficile, retrouver le rythme de la nature. Ce qui fera hurler tous nos contemporains, qui crieront : « Tu veux retourner à la vie sauvage, tu veux revenir en arrière. Il est fou !!! ».

    Je leur réponds que lorsqu'on tombe de cheval, il faut s'empresser de remonter, et ensuite, qu'il est préférable de retourner en arrière pour avoir une vie que de ne plus en avoir du tout par une fuite en avant.

     

    Nous allons de toute façon, retourner à la vie « sauvage », et le faire de plein gré, en intelligence...

     

    Oui, je crains que la nature nous y oblige !

     

    Si l'on dépasse ce constat d'échec, et c'en est un …

     

    Attends, je ne suis pas d'accord avec le terme que tu choisi. Le mot « échec », je te l'ai dit, n'existe pas dans mon vocabulaire, sauf lorsqu'il est vu comme une marche pour s'élever.

     

    Oui, tu considères que tout ce qui se fait, est utile.

     

    De plus, il est chargé de ressentiment tel que celui du regret, ou pire du remord. Je « préfère » voir les choses autrement.

    Je crois que nous avons fait un choix, et comme tu le sais, les choix sont parfois bons, parfois mauvais.

    Cela fait entièrement partie du cycle de la nature.

    Nous avons du mal à le comprendre à cause de l'échelle temporelle qui ne s'étale pas à son aise devant nos yeux.

    Lorsqu'un choix ne convient pas, le sujet doit naturellement revenir en arrière, c'est-à-dire, remettre son choix en cause.

    C'est bien toujours le cycle proposé par la vie.

    Sans cette « erreur » de choix, rien ne nous permet de penser qu'il y avait un avenir meilleur à notre espèce ainsi qu'aux autres.

    Il ne s'agit pas de juger de ce que l'homme a fait, il s'agit seulement d'inciter à remettre en cause les choix qui ont été faits.

    Car les hommes d'aujourd'hui ne savent plus le faire, tellement ils sont conditionnés.

    De plus, je ne crois pas qu'un choix, quel qu'il soit, puisse être totalement assumé par le sujet lui-même.

     

    - Oui, tu as raison, je manque de modération. Alors ne parlons pas d'échec, mais d'un chois qui a été fait, avec ce que les hommes disposaient alors comme « connaissance », conditions d'existence, etc.

     


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  • Au sujet de la spontanéité, relative parce qu'installée dans le champ qui sépare conscience et inconscience...

     

    Je crois, si ma mémoire est bonne, que je disais que la spontanéité est relative puisqu'elle dépend de la conscience que l'on a des choses, et comme le niveau de conscience moyen est presque nul, j'entends parler de spontanéité de façon correspondante... (Sourire)

     

    Oui, c'est étonnant ce qui se dit là... parce que dans le langage courant on aurait tendance à opposer conscience et spontanéité. Tu vois ce que je veux dire ?

     

    Je crois qu'on confond la spontanéité avec d'autres sortes de choses... (Sourire)

     

    Peut-être oui, lesquelles ?

     

    L'abêtissement. Et tout ce qui peut découler de la confusion générale qui emplit les cerveaux humains.

     

    Qu'est-ce que pour toi la spontanéité ?

     

    C'est le fait de ne pas réagir. Pour le monde c'est le contraire.

    Réagir suppose qu'on a un inventaire d'idées reçues c'est pour elles que je parlais d'inconscience.
    On réagit toujours par rapport à quelque chose.

    Et si ce quelque chose existe, s'il a été mis là, c'est qu'il n'y a pas de spontanéité.

     

    Un souvenir toujours.

     

    La spontanéité fait référence à quelque état neuf, originel, et non à toute la panoplie de nos soi-disant façons de réagir.

    Si tu es neuf, c'est que tu n'as pas d'a priori sur les choses par conséquent, tu peux t'en émerveiller. Mais cet émerveillement n'est pas une réaction. Il est une action juste qui se situe entre toi et la chose nouvelle qui vient de te toucher.

    Les gens prétendent être spontanés dans leurs relations ou quand ils te répondent.En vérité toutes leurs réponses sont apprises par cœur. Ce sont des réflexes conditionnés, rien de plus.

    La spontanéité est tout sauf un réflexe conditionné.

    Tu vois par exemple, la biche entend un bruit derrière elle, son premier geste est de fuir le plus loin possible. On dira qu'elle a fui spontanément.

    Moi je dis qu'elle a réagi par réflexe. Ce qui sous-tend qu'elle sait quelque part pourquoi elle fuit.

     

    Plus l'esprit est conscient, plus il est libre et donc spontané... c'est l'innocence dont parlait Krishnamurti.

     

    Oui, puisqu'il a nettoyé les empreintes du conditionnement.

     


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  • Tu as dit au sujet de l'écriture et d'une manière plus générale de l'expression de soi qu'elle avait pour but de se trouver.

    Se trouver n'est-ce-pas trouver ce qu'il y a au-delà de nous ?

     

    Pas du tout !!! Parce qu'au-delà de nous il y a l'innommable, et que pour disposer de la plus petite parcelle de chance de le toucher un jour, c'est bien le contraire de se trouver « soi » qu'il faut savoir faire.

    Je veux dire qu'au lieu de s'accorder autant d'importance que celle de croire que ce « moi » ou ce « nous » sont des choses qu'il est indispensable de « chercher », alors qu'il n'y a rien à trouver.

    Je veux dire que ce sont des idées qu'on nous a mises dans la tête afin que nous consommions toute notre énergie à chercher des fantômes, plutôt qu'à méditer sur des choses aussi simples que la question de la manipulation mentale dont nous sommes victimes depuis tant de millénaires.

    Ce "connais-toi, toi-même", cette recherche du "soi" sont de grossiers mensonges.

    Une quête d’un "Graal" intérieur, ce tel "Graal" n’existe pas plus que celui de la table ronde… et les chevaliers tournèrent en rond jusqu’à la mort…pour le bénéfice de la paix du royaume, paix qui aurait été certainement troublée par les agissements paillards de chevaliers remplis d’ennui. Car c’est ennuyeux de vivre sans combat, sans quête.

    En supposant que l’on s’éveille à cette quête vers la vingtième année de sa vie, et en supposant que cela consiste à faire le recensement de tous les éléments qui nous composent, qui nous font "penser", "agir", "ressentir", "réagir", "aimer", etc., plus de vingt ans seraient nécessaires (en vérité bien davantage) pour reconstituer les vingt années écoulées. Une fois ce travail achevé, nous nous rendrions compte que vingt années viennent encore de s’écouler sans que nous ne sachions réellement ce qui les a remplies. Ce qui mettra en évidence un  décalage de vingt ans entre l’événement et ses effets, et, la "soi-disant" connaissance que l’on peut espérer toucher un jour.

    L’être s’édifie dans une mobilité continue, ce qui signifie qu’à chaque seconde (pour garder une unité temporelle familière), il se complète, s’ajoute en partie, s’efface en partie, se remodèle ici ou  là, se forme et se déforme au gré des vents qui le secouent.

    Comme le cèdre qui va puiser au fond des sols pauvres et secs, échanger son eau contre des miettes d’insectes, des poussières de sable. Regarde-le ce cèdre, à chaque seconde c’est un autre. Ses couches se succèdent, se recouvrent l’une après l’autre, et te montrent toujours la plus neuve, la dernière peau.

    Ce n'est pas « se trouver » qui se montre nécessaire, mais passer au travers de nous, malgré l'épaisseur de notre carapace, malgré notre densité. Voir la lumière s'insinuer, projetant, sur nos cellules devenues autant d'écrans, le film d'un univers dont seule l'illusion d'en être séparé peut laisser germer l'idée que ce « nous » est quelque chose qu'il nous faut trouver.

    Ce n’est pas "se trouver" qui se montre nécessaire, mais passer au travers de nous, malgré l’épaisseur de notre carapace, malgré notre densité. Voir la lumière s’insinuer, projetant, sur nos cellules devenues autant d’écrans, le film d’un univers dont seule l’illusion d’en être séparé peut laisser germer l’idée que ce "nous" est quelque chose qu’il nous faut trouver.

     


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  • Que se passe-t-il, Ron, es-tu fatigué ?

     

    Dans le moment où mes yeux ne voient plus la trace de l'instant présent, que peut-il m'arriver d'autre que la suffisance ?

    Dans le moment où j'oublie qu'il n'y a pas de but, pas d'objectif que je doive m’efforcer d'atteindre, mais seulement être et tendre vers quelque chose, laisser toute chose m'étirer vers elle, que peut-il y avoir d'autre que la suffisance ?

    Dans le moment où la folie me prend de croire que je porte un poids sur les épaules et qu'il dépend de moi que ce poids ne chute à terre, que peut-il me traverser d'autre que la suffisance ?

    Dans le moment où la volonté me manque et où le goût de l'abandon m'envahit, que peut-il se passer d'autre que l'invasion de la suffisance ?

     


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