• De la perception

    Personne ne peut dire ce qu'il appelle le « soi », ou plutôt tout le monde dit ce qui l'arrange dans le moment, et l'instant suivant c'est d'autre chose dont il veut parler. Cela, je l'ai constaté.

    J'ai observé aussi le décalage obligatoire, naturel, qui s'impose entre le moment où l'on regarde un objet et le moment où on le découvre « vraiment » mieux. Je dis « découvre », mais je sens bien que même si je rassemble tous mes sens, si je pointe toute mon attention, si mon esprit tout entier se consacre à cet objet, dans toutes les opérations qu'il aime pratiquer, je ne peux « voir », « comprendre », « réaliser » que la plus petite partie de cet objet.

    Et est-ce réellement une « partie » ? N'est-ce-pas encore un écran, une brume sur laquelle viennent se jeter les frasques de besoins imaginatifs ?

    Oui, je crois que notre sort est de demeurer dans l'illusion des choses, parce qu'il est dans la nature de toute chose de se montrer à nous de manière illusoire. Que sa totalité réelle n'est pas du domaine des sens. Parce qu'il nous faut cesser d'être « nous » pour commencer à fusionner avec...

    Et pourtant nous nous nourrissons quand même du lait de nos illusion, elles ne sont pas vaines, elles sont « parties », peut-être de ce « réel » qui nous échappe. Je crois que nous échangeons de nous avec les choses au-travers de ces illusions et que c'est un caprice de « l'esprit » de l'homme que de chercher à atteindre la part qui ne lui est pas réservée.

     


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