• Un mystère qui n'est pas

    Parler de l'intensité dans notre coeur.

    Tendre vers...

    Vers l'incommensurable, l'infini

    Mais l'infini quoi ?

    L'infini "amour"

    Qui est naissance dans toute mort

    Qui est mort dans toute vie

    Une fraction de seconde de mort

    Une fraction de seconde de vie.

     

    Ce spectacle, nos sens ne le perçoivent pas.

    Et pourtant quelque chose, en nous, nous persuade que

    c'est là.

    Là devant.

    Là derrière.

    Là tout autour.

    Là-dedans.

    Nous savons que quelque chose nous échappe.

     

    Cela échappe sans échapper puisque nous savons.

    Nous savons que trop bien en vérité.

    Et ce qui nous perturbe, c'est que nous voulons le nommer.

    Parce que pour l'homme, nommer les choses,

    C'est les comprendre.


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  • Voyons-nous les mêmes choses et que vois-tu de moi ?

     

    Comme « voir » est une action qui ne se base pas sur la raison, ce qui est offert par cette ouverture n'est pas du genre à la satisfaire, ce n'est pas ce qu'elle recherche, elle l'évite plutôt. Nous pouvons toujours chercher à signifier ce qui est perçu par « voir » mais en réalité c'est encore chercher à se tromper. L'intellect peut se saisir de quelques informations subtiles lors des sensations et de certains mouvements du corps, mais la quantité saisie est toute petite part de la « connaissance ».

    Nous voyons tous par les mêmes processus et positionnement de conscience, mais c'est certain que nous ne voyons jamais les mêmes choses. Car les conditions internes d'un individu sont trop étrangères à celle d'un autre individu, c'est pourquoi chaque « connaissance » nous concerne directement, c'est réellement une « chose » intime.

    « Voir » ne concerne pas vraiment les yeux et c'est justement pour cela que ça ne concerne pas non plus la raison, les yeux sont au service de la raison.

    Part l'acte de « voir » ce qui est perçu est émanations et non des formes. Un « mouvement » existe pour la raison, il a un sens. Une émanation n'en a presque pas, ou reste toujours très trouble pour elle.

    Dans chacun de nos rapports avec ce monde, il y a la volonté de comprendre rationnement et il y a aussi « voir », ces deux-là se font indépendamment l'un de l'autre et n'entrent en choc que si l'intellect veut s'approprier les actions de la « conscience ».

    Lorsque nous faisons l'analyse ou la définition de ce qui a pris forme dans la perception d'un objet par l'acte de « voir », nous oublions que le résultat de cette analyse est un appauvrissement profond de cet acte. Parce que « voir » engendre d'autres comportements que ceux induits par la raison au sein de la relation.

     

     Pourquoi renoncer à vouloir comprendre ? Il me semble que comprendre aide à faire le ménage dans cette confusion qui nous habite, cela ne fait pas des certitudes.

     

     La certitude est comme un bâton sur lequel on s'appuie et souvent on y accroche des lambeaux de notre vie. Oui, celui qui cherche à comprendre veut se nourrir de certitudes, parce que le doute est source d’inquiétudes. Nous cherchons à comprendre pour nous défaire des peurs, mais nous en créons d'autres au fur et à mesure. Ainsi de nos désirs, sitôt satisfaits de nouveaux apparaissent.

    Comprendre n'est pas faire le ménage selon moi, c'est entasser dans la cave. Faire le ménage c'est faire le vide, jeter dehors ce que nous voyons inutile. Nous garderons ce à quoi nous sommes le plus attachés, ou ce qui nous est essentiel pour la survie, mais bien entendu ce sont des illusions, seul l'instant présent est essentiel.

    Cependant tu as raison, nous ne pouvons nous passer de vouloir comprendre, c'est encore un paradoxe et comme tous les paradoxes, il ressemble à une paroi bien lisse et fermée. Mais lorsqu'on s'approche, on finit par trouver une faille qui nous introduit dans un espace insoupçonné.

    Toute information est en trompe-l’œil, elle n'est que le reflet de ce qui se passe en nous. Il nous faut être funambule et ne pas regarder à droite ou à gauche, seulement devant soi, à courte distance.

     

     


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  • L'écoute, que dirais-tu sur l'écoute ?

     

    L'écoute, c'est savoir se taire avant tout, taire tout ce qui se dit en nous.

     

    L'écoute est donc le silence du mental, a-t-elle pour toi une direction ?

     

    Non, elle prend tout le panorama, 360 °

     

    Elle donc sans choix.

    Elle est plus que l’ouïe, et pourtant comprend cet organe des sens, aussi les autres.

     

    Pas vraiment, ou pas seulement.

    Les sens principaux sont des fenêtres aux rideaux tamisés.

    L'essentiel ne passe pas par eux.

     

    Oui, mais on ne doit pas se couper de ces sens. Je veux dire que lorsque ces sens-là ne sont plus considérés comme les seuls, ils ne sont pas un empêchement.

    Un son qui parvient se met à parler de quelque chose de plus vaste.

     

    Oui.

     

    Là, je t'écoute, et pourtant aucun son ne me parvient, si ce n'est celui de mes doigts sur le clavier, celui des grillons, etc.

     

     L'écoute ne concerne pas les sons.

     

    Oui... C'est état de conscience ?

     

    Oui, bien sûr puisque tout est état de conscience.

    Mais c'est une position dans un champ de conscience qui produit la « fusion » à un degré ou à un autre bien entendu.

     

    Oui, la véritable écoute est si puissante, que tu l'appelles « fusion ».

    Il se passe quelque chose dans l'écoute. Quelque chose qui échappe à la raison qui anéantit les peurs, les doutes, les ressentiments.

    Peut-on la considérer comme une porte, ou une clef ?

     

    Je crois que tout est une porte ou une clé.

     

    Alors peut-être seulement sommes-nous plus sensibles à telle ou telle porte ? Parce qu'en moi ce que désigne ce mot a une belle lumière.

     

    Ce mot a une belle lumière pour tout le monde.

    Pourquoi penses-tu que l'enfant vienne au monde en criant, sinon pour réclamer l'écoute.

    L'écoute est un champ, tout ce qu'on n'y sème pas se meurt.

     

    Tu parles là de l'écoute que l'on reçoit de l'autre ?

    Je ne pensais qu'à celle que l'on s'offre à soi-même et donc au monde.

     

    Non, non, recevoir l'écoute de l'autre est un fantasme. Le nouveau-né s'écoutant pleurer commence par s'offrir la vie à lui-même.

     

    Ah oui !

     

    Encore un concept bien humain. Si l'on écoute, c'est avant tout pour soi.

     

    Oui, dans l'acte du don, pour soi, et donc pour le monde.

     

    Oui, car le monde qui passe en nous ne passe qu'en nous.

    Force est de constater que dans ce champ on ne craint pas de ne pas être écouté, cela n'a plus de sens.

     


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  • Percevoir est-ce prendre conscience de ? Voir, entendre, sentir ?

     

    Tout ce qui peut être assimilé à l'usage d'un « sens ». L'essentiel de ce que nous percevons passe par les yeux. Mais en fait, à l'origine, c'est l'ouïe qui avait la part principale. Malheureusement avec le temps, l'homme a passer la part la plus importante sur la vue, amoureux qu'il est des formes grossières et dédaigneux qu'il est du subtil.

    L’ouïe occupe une position hiérarchique sur les autres sens parce qu'elle permet tout simplement la communication à plus grandes distances. N'oublions pas que le fœtus entend son monde autour avant toute autre perception.

    Même par-dessus un mur tu peux communiquer avec une personne que tu ne peux voir. Les pigeons entendent une éruption volcanique ou un séisme à plus de trois mille kilomètres. Les dauphins et les baleines se parlent à plus de huit mille kilomètres. Etc.

    La vue vient en second, elle s'occupe d'une zone plus réduite, plus immédiate.

    Il vaut mieux entendre un ennemi que le voir. Quand tu le vois, il est généralement trop tard.

    Le calcul se fait au sein du calculateur principal, qui fonctionne de façon autonome et donc n'a pas à passer l'information dans tous les cas à la raison. Lorsque la raison n'a pas été « tenue » au courant des résultats d'un calcul elle ignore l'information et la perception reste dans les couches de l'inconscient. Lorsque la raison est « tenue » au courant, elle prétend que c'est de l'intuition, de la clairvoyance ou d'autres choses encore (sourire). L'intuition, c'est une connaissance de l'inconscient qui remonte au conscient, ce n'est pas de la divination, mais encore du calcul. Car comme elle n'est pas fichue (la raison) de faire le lien entre toutes les infos, il ne lui reste que deux solutions :

    - soit-elle dit, je suis formidable d'avoir compris cela !

    - soit elle dit, je n'y suis pour rien, c'est extraordinaire la perception subtile qui se fait par le fil de « MON » intuition.

    S'appropriant définitivement la processus de perception et de calcul dont elle ne sait être la mère.

     

    N'arrive-t-il pas un moment, où tous les sens s'unifient pour une perception autre ?

     

    Les sens travaillent toujours de concert à la base, ils sont 100% interconnectés. Seulement l'image du résultat dans sa forme adressée à la raison est une sorte de « ghost », un genre de « truc-malaxé » et fait sur mesure pour la petite raison qui ne veut pas connaître les détails de l'opération.

     

    Oui, c'est toujours la même chose, cela se fait, mais nous en sommes déconnectés.

    Alors disons le une bonne fois pour toutes, ce qui fait écran en nous, c'est cette foutue identification au moi, le penseur, le limité.

     


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  • Mais qu'est-ce donc « percevoir » ?

     

    Tu vois, quand je parle de perception avec ces mots : illusion, réalité, interprétation, idée, etc., je me perds...

    Et quand je veux en parler avec d'autres mots, comme : sensation, vision du corps, connaissance silencieuse, etc., je me perds encore.

    Pourtant il y a bien un moment où je suis dedans vraiment, où je sais, alors qu'il n'est pas logique que je sache. Et là il n'y a que les actes pour le signifier justement.

     

    Je vois un ami qui entre, et je lui pose la question de l'amitié et des convenance. Comment vas-tu Fred ?

    Il me répond : ça va ! Ça va bien Ron ! Je lui souris, mais j'entends son corps me dire, ce n'est pas vrai Ron, ça ne va pas si bien.

    J'attends, je sais que son corps me racontera toute l'histoire si je sais rester attentif. Et quand je lui parlerai, lui disant quelques mots sans rapports avec ses secrets, je les ferai monter de la profondeur de mon corps. Ils ne seront pas réfléchis (comme la lumière) de l'esprit, mais réfléchis du fond de mon corps. Mon corps parlera à son corps.

    Il me regardera un instant découvrant des effets, des émanations d'une conversation silencieuse et profonde, il cherchera le lien entre ses sensations et le sens des mots, leur « grammaticalité ».

    Il sourira un peu, se disant en lui-même, mais comment a-t-il pu me toucher en me parlant du vent dans les feuillages, en détournant mon regard vers une fourmi qui traînait une brindille, en me disant que le bruit que j'entends ne vient pas de l'eau qui frappe la surface d'une autre eau, mais de l'air qui y est emprisonné ?

    Seuls les actes peuvent signifier. Certains sont presque imperceptibles.

     


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