• J'aimerai reparler de la passion de Jésus Christ. Il a été dit qu'il s'est écrié : « Pourquoi m'as-tu abandonné ? » Ces paroles m'ont profondément marquée.

    Je ne souhaite pas parler de ce qui est dit dans les églises au sujet de la passion du christ, et je ne sais pas s'il a vraiment vécu, juste te raconter.

     

    On m'a enseigné toute petite ce dieu le père que je n'ai pas aimé, la vierge Marie qui m'a toujours agacée avec sa virginité, et Jésus. Celui-ci m'a fait vivante, j'ai grandi avec lui, que j'ai été partout à l'écouter... Je l'aimais profondément.

    Et un jour, l'annonce de cette chose horrible, ils l'avaient crucifié ; lui le doux, le fort, le beau, ils l'avaient mis en croix.

    Ce jour-là, j'ai pleuré en moi, et la première question est venue se dire dans cet effroi. « Mais comment ont-ils pu faire ça ? »

    Voilà pourquoi je parle de la passion du christ, je crois que cette enfant a compris que celui qui aime est toujours sacrifié. Que même la chose la plus belle, ne trouve pas grâce aux yeux des humains.

    Cette émotion est toujours intacte en moi, dans ces moments où je redeviens vivante, c'est elle que je rencontre, et c'est un feu qui me dévore.

     

    Ces mots-là : « mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? », je les aime particulièrement. Parce qu'ils laissent s'échapper – du moins pour ce que j'en comprends- la simple humanité du Christ. Le doute l'assaille dans ses derniers instants comme il nous assaille aussi, nous, qui sommes nés sans miracle et sans rois mages.

    Je ne sais si ce personnage a réellement existé, mais les jours où je suis près d'accepter cette idée, il me faut impérativement croire que sa naissance ressemble à toute autre naissance.

    Alors oui, à cette condition je peux écouter son message d'amour, contre-nature pourtant, mais peut-être qu'il faut être « contre-nature » pour pouvoir donner une nouvelle direction à la nature des « choses »...

    Tu dis : celui qui aime est toujours sacrifié... C'est l'enfant qui le voit ainsi, je crois que celui qui aime se sacrifie lui-même, il ne laisse pas le monde s'emparer de lui parce qu'il s'offre avant que l'idée ne germe, vois-tu ?

     

    Il est passé par ici,

    Il est retourné par là,

    Il a posé sa tête sur cette pierre,

    Il a ceint ses reins de ce cuir,

    Il a aimé ici le parfum des figues

    Cuites par le soleil,

    Là le sourire des enfants

    Qui suçaient des cailloux noirs

    Il a écouté la musique des poulies et des cordes

    Le chant de l'eau remontée de l'obscurité

     

    Et maintenant, où est-il ?

    Le cherchons-nous ?

    Qui saura tourner la manivelle de notre âme ?

    Pour irriguer des terres nouvelles

    Jadis sauvages, naturelles,

    Devenues plus belles que belles.

     


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  • Aimer c'est perdre, chaque jour, quelque chose d'une attente, d'un espoir, car tout cela est vain.

    L'espoir et l'attente émanent de la quête de « ce qui devrait être », de cette lecture erronée de la vie.

    Savoir cela, et le refuser entraîne la souffrance.

    Voir qu'il en est ainsi et ne pas cesser d'aimer, ne pas se replier sur soi, c'est ouvrir la porte à l'inconnu.

    Est-ce à dire que tu nourriras plus quelque espoir ? Que plus aucun sentiment, ni élan, ne s'élèveront là, en toi ?

    Non, aimer commande tout cela, mais chaque jour mourir aux attachements. C'est juste une intensité particulière qui demande une attention particulière.

    Voilà ce que m'inspirent, mes dernières recouvrances.

     

    Merci pour la tendresse et pour ces mots de toi, ils sont beaux et justes.

    Oui, aimer c'est tout perdre, jusqu'à la vie.

     


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  • Ce que tu es déclenche un ouragan en moi.

    Je vais m'asseoir là, pour te respirer, sans te toucher,

    Ne rien te prendre,

    Ne rien te donner,

    Ne rien attendre.

    Toutes ces actions te modifieraient

    T'éloigneraient de ce que tu es

    Et je serai obligé de tricher

    Par peur de perdre mon amour, mon ouragan.

    Je ne retrouverais plus le chemin de ma grotte.

     


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  • Vous sentez-vous capable d'amour véritable ? Pensez-vous que l'on puisse aimer telle personne en particulier plutôt qu'une autre, et que cela soit de l'amour ?

     

    Si je n'aime que celui qui me réchauffe mon plat, ce n'est pas l'amour.

    Si je n'aime que celle-là qui chauffe mon lit, ce n'est pas l'amour.

    Si je ne reçois que ceux-là parce que ce sont mes amis et que je peux compter sur eux, ce n'est pas l'amour.

    Si je ne sais aimer et recevoir celui-là aussi qui veut planter sa dague dans mon cœur, je ne sais pas ce qu'est l'amour.

     


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  • Je voulais te demander, comment faire pour pardonner certaines choses, je vois beaucoup de personnes qui arrivent à pardonner, et moi ça bloque ?

     

    Dans la profondeur du silence de ta forteresse (ton corps), l'ennemi vient en surprise pour te planter sa dague nommée « rancœur et traîtrise »...

    Pardonner, c'est comprendre tu sais ?

     

    Oui, ce n'est pas faux ça...

     

    On ne peut pardonner tant qu'on ne comprend pas vraiment, et comprendre n'est possible que si l'on fait l'effort de s'approcher doucement, aussi près que possible.

    Pénétrer les comment et les pourquoi, voir ses peurs, ses limites, ses peines et voir qu'elle a fait ce qu'elle pouvait ou seulement ce qu'elle savait, ce que la vie et les autres lui ont appris à faire, et celui-là qui vient glisser du poison dans ta soupe après s'être déguisé en ami, que tu avais recueilli orphelin et nourri tout ce temps, tu ne peux lui en vouloir.

     


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