• L'enfant regardait le plafond

    Souriant, babillant, riant aux éclats

    Absorbé par une vision

    Connecté à un jeu de lumières

    Une présence

    Lorsque je l'ai pris dans les bras

    Pour l'endormir, fredonner

    Il a lâché la tétine

    Et m'a regardé...

    Il voyait

    Tout son petit être émerveillé

    Resplendissait.

     


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  • Nous parlions de maîtrise, j'en vois deux formes.

    Celle qui s'exerce par force et domination.

    Celle qui s'organise par communion et paix.

     

    Résister à l'émotion qui veut nous submerger et n'en laisser rien paraître n'est pas maîtrise.

    Maîtrise n'est pas maintenir la paix, mais avoir effacé tout germe de la guerre. Lorsque la violence est arrachée de nous, la paix n'a nul besoin de soutien, elle tient par elle-même.

     


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  • Tu as dit : « Tu peux changer cela, parce que ce ne sont que des pensées ! »

    Sur le moment je n'ai pas compris, pour moi le changement ne peut intervenir que dans le silence du mental. J'entendais en ces mots, conflits de pensées.

    Et puis, voilà qu'il m'est possible de voir que tout est, pensées. Les mots étant des pensées signifiées, d'autres pensées restant obscures, des barrages, des souvenirs de blessures, des pirates sur des ponts...

    Les émotions ne sont-elles pas aussi des pensées ?

    Aussi j'aimerais que tu me reparles des sentiments, tu disais que le mot sentiment a deux sens.

     

    Je te disais que le sentiment réel se rattache à la famille des sens, on a le sentiment de ce que l'on a « senti ».

    Ainsi, avec les yeux, et mes doigts, mes oreilles et ma bouche j'ai des sentiments. Une certaine faculté qui nous appartient à tous et qui paraît-il siège dans notre cerveau – chose que je ne défendrai pas – nous permet de « connaître » des « objets » d'une façon irrationnelle, parce que ce n'est pas la raison consciente qui fait ce travail. Une certaine « raison » cachée mène ses enquêtes, a sa base de données et exécute ses propres calculs, je dis « ses propres calculs » parce que c'est certain pour moi, notre volonté n'intervient pas. Cela aussi est du sentiment.

    Mais tout ce qui a cours dans mon intellect conscient, je ne veux pas le nommer « sentiment », tout n'est que pensées ou idées.

     

    L'émotion n'est pas pensée, elle surgit de nos ressources internes comme une balle de fusil, notre chargeur est plein de ces balles préparées de longue date, il s'est rempli dans notre enfance pour une part et de ce qui la précéda. Des stimuli se présentent et déclenchent le tir par réflexe, il n'est pas nécessaire de penser.

    Mais la pensée est également capable de ce déclenchement.

    L'émotion est une explosion d'énergie définie pour modifier nos états de conscience, chacune d'entre elles, par sa forme ou son intensité déterminera ou tracera la route de notre voyage dans la conscience. Chaque position de conscience nous apporte un alignement avec le monde en nous et en dehors de nous, ainsi nous regardons le monde avec les yeux correspondants à ces positions de conscience.

    Mais c'est bien l'émotion, qui va déterminer la nature et la direction du voyage. La pensée ne peut pas provoquer un tel déplacement, elle n'a pas le pouvoir énergétique tout simplement.

    La pensée en réfléchissant une émotion peut y réussir, mais les déplacements produits par des émotions appelées par les pensées ne sont guère enrichissants.

    Pour te répondre ainsi, il me faut puiser en moi une connaissance qui n'est pas directement accessible. Mais pour te raconter le film que j'ai vu il y a deux jours, je dois aussi concentrer mes souvenirs, prendre quelques secondes pour remettre tout à sa place. Pour me ressouvenir de ce film, ce n'est pas très compliqué parce qu'au moment où je l'ai vu j'étais probablement dans une position de conscience proche de l'ordinaire, c'est ce qui se passe au moment où je commence à te lire.

    Tout doucement, l'émetteur découvre ta question et panique un peu parce qu'il ne comprend pas. L'émotion qui en découle inflige une poussée à mon alignement, et là je vais me retrouver ailleurs. La nouvelle position de conscience que « j'ai » gagnée me permet de toucher les souvenirs intenses d'une expérience tous les jours retrouvée et tous les jours oubliée.

     


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  • Mais sans émotions, à quoi peut ressembler la vie ?

     

    La vie se remplit de perception, au cœur des choses, s'accompagne d'un regard qui perce les couches et qui me maintient devant la beauté du monde, qu'il me faut absolument être capable de regarder sans broncher, sans tomber dans tous ces ressentiments humains synthétiques et appris sous peine de voir le spectacle magnifique s'évanouir et me retrouver dans le monde des formes, coupé de la lumière.

    Paradoxe, n'est-ce-pas ? Si tu veux te retrouver face à la beauté permanente, tu dois atteindre un état de joie douce, si délicate qu'elle ne peut être comparée à aucune émotion, mais la plénitude en vérité.

    La vacuité est plénitude et les émotions sont le contraire, elles sont les fuites par lesquelles s'échappe le monde, la vacuité est la plénitude.

     


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  • Ce qui nous gêne, c'est de reconnaître que sous notre vernis moral, social, sous la représentation de notre « humanum persona », il y a le terrain de l' « anima ».

    Nous sommes foncièrement des animaux, donc nous subissons des geysers de compulsions qui percent la croûte de nos conformismes.

    Si l'humain peut se libérer de ses instincts qui défendent des positions par rapport à « l'autre », s'il peut effacer de lui la question : que suis-je sans le reflet, sans l'adversité, sans l'aide, sans l'amitié ou l'inimité, etc. alors il trouvera un passage vers une ère nouvelle.

    Sinon il continuera à défendre sa gamelle avec ses griffes et ses ongles comme le font (et ils ne savent faire que cela) tous ses cousins de toutes les espèces.

     


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