• La plainte

    A moins que l'on se serve de ses vieux mécanismes comme source d'inspiration et de production...

    On ne change qui si l'on n'est réellement pas d'accord avec ce que l'on est, ce que l'on fait.

    Mais la plupart des gens se plaignent de leur vie, de leurs souffrances, de leurs états, tout en s'y accrochant fermement, conscients de la richesse que cela leur apporte, inconscients du trou qu'ils creusent.

     


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  • S'ouvrir encore et encore est pourtant la seule réponse à la douleur... Seule réponse à la douleur... seule réponse à la peur. Toucher le centre de la douleur, sans doute veux-tu parler des causes ?

    Les causes, répondras-tu sont à chercher dans ces événements que l'on qualifie de « regrettables » ?

     

    Comment voulez-vous échapper aux regrets tout en désirant les surprises, notre espérance de surprise est proportionnelle à notre accessibilité à la souffrance.

    Se surprendre soi-même est l'action la plus rare, surprenez-vous vous-même afin que l'on ne vous surprenne plus.

    Ainsi vous stopperez la souffrance.

     


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  • Je marchais dans l’ombre des bois cherchant un chemin vers la lumière, les branchages me retenaient en s’agrippant à moi et mon angoisse gonflait. Tout autour de moi les êtres vivants se serraient comme des fantômes pour me barrer le passage de tout côté.  

    Dans un refus, un élan de colère je les secouais, les repoussais loin de moi ne pouvant plus respirer. Je m’usais ne trouvant où poser mes pieds dans cette pénombre humide et sale…Mon cœur allait exploser, je me débattais ne voyant aucune issue heureuse, le monde voulait donc me dévorer ?
    Ma tête n’en pouvait plus, mon cœur était remonté dans ma gorge et ses pulsations se choquaient avec les pensées, les mots que j’essayais d’aligner, empêchant toute cohérence, et les brisant comme des pigeons de ball-trap. Cette situation m’exaspérait au point que je sentais le moment où toute la violence contenue dans ma chair, mes nerfs, allait se retourner contre moi, me saisir au cou et m’étouffer…. 

    Puis une sensation infime, comme une lueur lointaine perçant la brume, le retour d’un souvenir d’existence au-dessous de mon nombril, dans la profondeur de mon ventre, un souffle aussi ténu que celui du lapin qu’une distraction de trop a jeté dans un dernier collier, un collier de mort.  

    Et mon regard qui plonge dans les yeux de l’animal qu’une hasardeuse magie imprime sur un morceau de plafond mental en désordre. Je le sens, je l’entends ce souffle et le prends par la main, une main faite de la matière de mes poumons, je le tire à moi, lui fait un peu de place, un tout petit peu au début.  

     L’espace s’agrandit, le ventre se creuse refluant l’air vers le haut et les murs s’écartent à chacune de ses poussées, le ventre se gonfle et c’est la vie qui est aspirée, la vie tout autour et l’énergie qu’elle contient, celle des arbres et de la terre, de l’eau qui court et des poissons, celle des herbes secouées par le vent et le vent lui-même.

     


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  • Ce matin, je te parlerai de la souffrance.

    Si on n'entre pas dans le désir de vouloir la faire cesser, ou dans la fuite de son approche, il y a là une grande énergie.

    Faire l'expérience de la souffrance, semble une chance inouïe de voir le « vrai » visage des choses et peut être de passer à travers.

    Connais-tu encore la souffrance, Ron ?

     

    Ai-je échappé à la blessure ? Je crois qu'il n'y a pas de blessure qui ne guérisse toute seule avec le temps, mais je crois aussi qu'une illusoire souffrance peut surgir à chaque fois qu'on la rappelle.

    C'est comme si l'on regardait son bras jadis blessé en cherchant partout les traces de la cicatrice dont on se souvient, et avec ce souvenir revient aussi celui de la douleur occasionnée par la fracture. Tout se passe dans notre imaginaire, on peut se tordre le visage de la douleur ressentie.

    Mais il vient un moment où l'on se réveille dans son lit, on met la main sur son bras, et on se dit : Ahhh mais non !!! Cette blessure n'est plus !! Et pourtant comme je la ressentais si nettement ! ?

     

    La souffrance, oui je la connais, je vis à ses côtés. Mais je ne sais plus souffrir, j'ai désappris sans doute car comme je te disais, l'effacement s'effectue de lui-même. Je la ressens dans les autres, car je sais me laisser aller à l'empathie, mais j'ignore ce qui pourrait me faire souffrir plus d'un instant, c'est encore un phénomène automatique, je n'en connais pas tous les rouages.

    Si je suis face à un événement grave, pendant une ou deux secondes, je peux être gagné par les processus communs à tous, mais très vite, mon corps prend en charge, décide, aplani,redresse, et je me sens dans une invulnérabilité souvent inutile. Car si je suis étranger à ce monde, c'est bien par la nature de mon détachement.

    La souffrance est inséparable du désir, donc du manque, non ? Comme je n'ai pas ou peu de désir, peut-être est-ce naturel que je ne connaisse pas la souffrance en moi-même.

     


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  • Pourquoi cette sensibilité à la plainte des autres ?

     

    Aucun être normalement constitué ne peut voir souffrir ses congénères sans se sentir concerné, au sens propre. La douleur des autres est aussi notre douleur, leurs joies et leurs difficultés de même. Si nous n'essayons pas de porter la souffrance, elle nous menacera à un moment ou un autre, elle nous épiera sur notre chemin et nous fera tomber dans ses pièges, ainsi, elle sera devenue pleinement la nôtre, passant du voisin à nous.

    Il nous faut la voir, parce que c'est la nature qui se montre à nous à travers elle. Il nous faut l'entendre, parce que c'est un message du monde à notre vie et à celle de nos enfants.

    Il nous faut la comprendre, parce que c'est la démarche qui délivre. Il nous faut la résoudre, parce que c'est notre devoir d'êtres vivants, résoudre les énigmes afin d'aplanir le chemin pour ceux qui nous suivent.

     


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