• L'homme : --- Lorsque je te regarde Maître cheval, je ne sais jamais si ce que je vois ou sens de toi est bien réel ou seulement conforme à ce que mon esprit a besoin de retenir pour vrai...

      

    Le cheval : --- J’aimerais pouvoir te décrire avec des mots, l’état d’esprit qui est le mien face à ce paradoxe insurmontable. En fait, j’ai cessé de vouloir le surmonter. Tout est illusion, parce que rien ne pourra être jamais comme je voudrais le croire, mais cela ne pose aucun problème.

    C’est le « deal » que la vie nous propose, et maintenant que je l’accepte, cet état des choses me comble de félicité.

    La certitude est comme un bâton sur lequel on s’appuie et souvent on y accroche des lambeaux de notre vie. Oui, celui qui cherche à comprendre veut se nourrir de certitudes, parce que le doute est source d’inquiétudes. Nous cherchons à comprendre pour nous défaire des peurs, mais nous en créons d’autres au fur et à mesure. Ainsi de nos désirs, sitôt satisfaits de nouveaux apparaissent.

     


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  • Au pied de l’arbre du silence endors-toi
    Goûte le sucre de son fruit
    Suce le noyau amer
    Laisse-le fondre lentement sur ta langue
    De ton cœur n’a-t-il pas la saveur ?
    De ton sang n’a-t-il pas la couleur ?

     


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  • Ou ce qui se pense crée t-il ce qui se ressent?

    Comment voyez-vous ce qui se ressent ?

    Je crois que ne se ressent que ce qui se pense, ou pour dire mieux ma pensée, je ne donne pas de sens différent à "ressentir" et "penser", car il me semble que nous parlons bien de ressentiment, qui est une forme de pensée souffrante, comme il y a une pensée gaie, etc.

    Je ne suis pas certain que dans la plupart des cas, ce que l'on considère comme une douleur physique ne soit pas le produit d'une pensée. Je pense que ce que l'on a appelé "pathos" n'est pas autre chose qu'une pensée d'une forme précise et que l'on s'en mêle les pinceaux en considérant que le "ressenti" soit de nature différente que la pensée.

     

    Qu'entendez-vous par pensée précisément ?

     

    Ah voila une bonne question, lorsque vous bougez le petit doigt pendant votre sommeil, vous pensez, ou du moins ça pense en vous, sinon il n'y aurait aucun mouvement.
    Dans le coma, je ne pouvais bouger, mais je pensais.

    Mon cœur je peux le ralentir, accélérer, le stopper, par la pensée. Dans mes cellules, des "parcelles" de pensée pour qu'elles vivent.

    Nous disions : "la pensée est avant", préférez-vous le "mental", "l'esprit" ? Le sujet est maître de peut-être 2 % de "ses" pensées, le reste se pense en lui, avec ou sans son accord, avec ou sans sa participation, avec ou sans sa conscience, le sujet, est un tout petit "bout".

     


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  • Peu importe la couleur de la licorne, le fait est qu'elle est bien invisible, comme la caverne dans le ventre de la montagne. L'absurde réside dans le fait d'affirmer qu'elle est rose, puisque l'invisible contient toutes les couleurs et toutes les non-couleurs. Mais l'absurde ne réside pas dans le fait d'affirmer que c'est bien une licorne, car la caverne est aussi une licorne, tout comme la montagne, qui ne peut faire en sorte de se montrer dans la forme d'une licorne. L'absurde encore est l'expression de la foi, puisque à défaut d'une description, d'une définition, ou d'une explication, elle s'impose en lieu et place et expulse toute nécessité ou tout besoin de compréhension. Opposé à l'absurde de la foi se présente la non-foi, qui n'est pas un refus de croire ou une négation de toute foi, mais correspond à une position "neutrale" présentant l'absence de besoin (autrement dit deux actes en apparence identiques) de compréhension, comme l'absence de toute autre démarche de l'intellectualisme montagnard et faisant place nette à l'intellectualisme "céleste". Le terme céleste faisant ici référence paradoxalement à la matière des corps.

    On croit toujours en quelque chose en relation avec ce que l'on ne sait pas savoir, L'athée affirme qu'il ne croit pas, et il est sans doute sincère, dans la plupart des cas, mais il ne peut empêcher son subconscient de croire.

     


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  •  - L'empathie tout le monde sait de quoi il en retourne, au moins globalement, c'est une sorte de prise de conscience de ce que ressent l'autre à partir de ses propres ressentis. Mais nous pouvons aller plus loin dans l'approfondissement de l'autre, au lieu de projeter ce que l'on est chez autrui par analogie, il nous est aussi possible de retenir/prendre en considération ce qu'il est, ses attentes, ses besoins, ses peurs, etc, et de réagir en fonction des ses caractéristiques spécifiques en les faisant siennes le temps de comprendre ce qu'il dit, ce qu'il pense, comment il se comporte, il agit, etc... de saisir bien plus profondément qu'à partir du socle commun que représente la simple empathie. Une strate de compréhension supérieure. Ce qui à n'en pas douter faciliterait la tolérance et les relations entre humains, non?

    - Certes, il y a la compréhension, la traduction à partir des signaux lisibles sur la peau ou dans les muscles et les os par le biais des attitudes, et même plus loin la lecture d'une histoire qui ne nous appartient plus vraiment, enfin elle devrait... Lorsqu'on se penche sur un cours d'eau pour y plonger sa main et remonter jusqu'à sa bouche le précieux liquide vital, nous ne savons pas le chemin parcouru par le ruisseau, il ne nous intéresse pas. Et pourtant celui de l'autre, non il n'est pas encore l'autre, car il n'est pas encore lui-même, il est habité par une histoire écrite dans les cellules, les gênes, l'histoire de ses parents et plus loin encore. Il y a une empathie qui ne se refuse pas le voyage, ainsi, lorsque l'autre se tient devant pour nous parler de sa vie ordinaire, "l'empathe" entend des voix, voit des images, sent des odeurs, des milliers d'informations ingérables entrent en lui, transportées par on ne sait quels canaux, ceux de la lumière peut-être. Elles entrent ces informations, et viennent se coller contre le mur écran de l'empathe, tout d'abord, elles prennent forment dans son esprit comme les scènes d'un film, mais très vite, elles se mettent en résonance avec ses cellules et sa chair, il n'imagine pas non, il ressent, il ressent l'autre dans sa chair comme si leur chair à tous deux se mêlaient pour n'en faire qu'une, et il a mal en lui et en l'autre. Il y a des arbres qui mêlent leurs racines en dessous de ce que nous pouvons voir, et celles-ci sont si soudées qu'elles partagent la même nourriture, la même eau passe, des unes aux autres et les arbres en apparence bien séparés ne sont en fait qu'un même arbre.

     L'empathie n'a rien à voir avec de la tolérance, elle se manifeste par des canaux intégrés dans les structures des êtres vivants.

     - L’empathie, c’est se mettre à la place de l’autre.

    - Euh, sans vouloir déranger, je ne suis pas d'accord avec cette définition que vous donnez de l'empathie. Se mettre à la place de quelqu'un, c'est une opération toute intellectuelle qui peut être motivée par plusieurs facteurs.

     Je suis "victime" ou "bénéficiaire" de l'empathie depuis "toujours", et je ne vis pas cette expérience comme une façon de se mettre à la place de l'autre, d'ailleurs ce phénomène est partagé par les animaux qui se mettent en empathie avec vous comme le contraire aussi, bien sûr, et je ne crois pas qu'on puisse penser que les animaux "s'installent" dans un relation du type : "se mettre à la place de". Certaines expériences ne seraient pas réalisables à partir de dispositions réfléchies d'une manière ou d'une autre et les sensations ne sont pas non plus les mêmes.

     

    Extrait d'un échange sur un forum : lien

     


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