• La "métempathie" (méta-empathie)

     - L'empathie tout le monde sait de quoi il en retourne, au moins globalement, c'est une sorte de prise de conscience de ce que ressent l'autre à partir de ses propres ressentis. Mais nous pouvons aller plus loin dans l'approfondissement de l'autre, au lieu de projeter ce que l'on est chez autrui par analogie, il nous est aussi possible de retenir/prendre en considération ce qu'il est, ses attentes, ses besoins, ses peurs, etc, et de réagir en fonction des ses caractéristiques spécifiques en les faisant siennes le temps de comprendre ce qu'il dit, ce qu'il pense, comment il se comporte, il agit, etc... de saisir bien plus profondément qu'à partir du socle commun que représente la simple empathie. Une strate de compréhension supérieure. Ce qui à n'en pas douter faciliterait la tolérance et les relations entre humains, non?

    - Certes, il y a la compréhension, la traduction à partir des signaux lisibles sur la peau ou dans les muscles et les os par le biais des attitudes, et même plus loin la lecture d'une histoire qui ne nous appartient plus vraiment, enfin elle devrait... Lorsqu'on se penche sur un cours d'eau pour y plonger sa main et remonter jusqu'à sa bouche le précieux liquide vital, nous ne savons pas le chemin parcouru par le ruisseau, il ne nous intéresse pas. Et pourtant celui de l'autre, non il n'est pas encore l'autre, car il n'est pas encore lui-même, il est habité par une histoire écrite dans les cellules, les gênes, l'histoire de ses parents et plus loin encore. Il y a une empathie qui ne se refuse pas le voyage, ainsi, lorsque l'autre se tient devant pour nous parler de sa vie ordinaire, "l'empathe" entend des voix, voit des images, sent des odeurs, des milliers d'informations ingérables entrent en lui, transportées par on ne sait quels canaux, ceux de la lumière peut-être. Elles entrent ces informations, et viennent se coller contre le mur écran de l'empathe, tout d'abord, elles prennent forment dans son esprit comme les scènes d'un film, mais très vite, elles se mettent en résonance avec ses cellules et sa chair, il n'imagine pas non, il ressent, il ressent l'autre dans sa chair comme si leur chair à tous deux se mêlaient pour n'en faire qu'une, et il a mal en lui et en l'autre. Il y a des arbres qui mêlent leurs racines en dessous de ce que nous pouvons voir, et celles-ci sont si soudées qu'elles partagent la même nourriture, la même eau passe, des unes aux autres et les arbres en apparence bien séparés ne sont en fait qu'un même arbre.

     L'empathie n'a rien à voir avec de la tolérance, elle se manifeste par des canaux intégrés dans les structures des êtres vivants.

     - L’empathie, c’est se mettre à la place de l’autre.

    - Euh, sans vouloir déranger, je ne suis pas d'accord avec cette définition que vous donnez de l'empathie. Se mettre à la place de quelqu'un, c'est une opération toute intellectuelle qui peut être motivée par plusieurs facteurs.

     Je suis "victime" ou "bénéficiaire" de l'empathie depuis "toujours", et je ne vis pas cette expérience comme une façon de se mettre à la place de l'autre, d'ailleurs ce phénomène est partagé par les animaux qui se mettent en empathie avec vous comme le contraire aussi, bien sûr, et je ne crois pas qu'on puisse penser que les animaux "s'installent" dans un relation du type : "se mettre à la place de". Certaines expériences ne seraient pas réalisables à partir de dispositions réfléchies d'une manière ou d'une autre et les sensations ne sont pas non plus les mêmes.

     

    Extrait d'un échange sur un forum : lien

     


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