• J’entends le « monde » dire : « Tout a un sens, et ce n’est pas important que tu le connaisses ». La vie implique une séparation, parce qu’elle concerne une « partie » bien visible avant tout, une individualité au premier plan, ce qui ne signifie pas qu’il y ait effectivement une séparation.

    L’individu se signifie par ses compréhensions et ses illusions, nous parlons donc de la séparation que représente pour lui la nécessité de se vivre comme un individu à part entière, c’est à dire libre de ses actes. Cette séparation n’a donc de réalité que dans ses croyances, mais ses croyances sont les poutres structurant son entité individuelle. La question du choix est de même nature. Nous n’avons aucun choix mais nous ne pouvons vivre autrement qu’en étant persuadé du contraire et surtout en basant nos actions sur le sentiment puissant de notre réelle liberté. Ainsi, nous allons dans la vie, assurés de nos bons droits « d’êtres libres », raisonnant au mieux sur les bonnes ou les mauvaises décisions à prendre, car il nous est impossible de faire autrement.

     


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  • Tant que le « moi » court derrière des compréhensions il y a « gamberge » et ça court. Ainsi, quand il (le moi) se trouve face à quelque chose d’inconnu, il gamberge à nouveau sur la rencontre qu’il vient de faire.

    Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a rien, ou qu’il n’a rien vu, cela veut dire que quel que soit ce qu’il voit, il y aura gamberge. Comprendre ce qui se passe là, est fondamental.

    Je n’entretiens pas d’explications parce que j’ai renoncé à elles, et pas seulement à elles. Tout ce que mon esprit veut définir, recenser ou connaître, nommer, attacher, tout cela est normal, je ne me braque pas par rapport à cela. Il n’y a pas d’autre chemin je le sais bien : au milieu des tentatives de mon esprit, il y a le phénomène. De cela on ne peut rien dire, cependant, c’est en criblant le reste, tout ce qui illusoirement, doit être connu, qu’on finit par devenir un spectateur silencieux.

    C’est toujours la même question, entre ce que l’on voit, ce que l’on comprend, ce que l’on définit… Il y a une chose importante pour moi, un processus récurrent, c’est de ne pas laisser la question nous bloquer le passage vers celle qui ne se dit pas, raison pour laquelle, je glisse entre ses mains en disant toujours la même chose. Ce n’est pas faire le vide que de dire cela, ni vouloir éluder, ni fermer des portes, c’est faire en sorte que le regard soit dans la bonne direction, celle du spectateur qui vit.

     


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  • Il parait que "l'espoir fait vivre". Mais l'espoir n'enferme-t-il pas surtout l'individu dans l'insatisfaction d'un présent maudit ?

     

    A moins que ce ne soit la vie qui produise l'espoir.
    Dans le mental du vivant, une idée de lendemain, une idée de but, et le chemin commence dès le premier pas.

    L'instinct de survie se fonde sur un "programme" simple qui rassemble ce qui, pour nos esprits uniquement, prendrait la forme d'un concept lié au temps, le temps ici se rapproche de l'idée du chemin, d'un concept de projection vers un point que l'on se représente toujours quelque part au-devant de nous.

    Dans le mental de la cellule, un "programme", une exigence, une règle première qui commande à toutes les autres, un commandement qui cherche le moyen de faire "exister", le moyen de perdurer, la continuité. Lorsque ce programme est altéré, la cellule, l'organe s'effondre sur lui même, c'est la dépression de l'infiniment petit.

    Selon mille illusions, il semble que cela se décide en notre esprit, en notre volonté, mais les cartes se jouent des joueurs, la mise ne vient pas de notre poche et le gain ne finit pas non-plus dans notre poche.
    Pour la vie, deux options : un lendemain ou pas de lendemain.
    Si lendemain est "désiré" (et le désir vient de plus loin que le sujet pensant), alors guerre pour conquérir et défendre, guerre pour posséder et prospérer, après la guerre vient la paix qui est temps de repos avant la prochaine bataille.

     


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  • Nous avons du mal à mettre notre conscience sur plusieurs fils de pensées, c'est dommage, leur nombre est grand, pas seulement trois ou quatre, des centaines, peut-être des milliers. On pourrait parler de champs de conscience mais en ce qui concerne les niveaux de surface, il est préférable de les nommer champs de préoccupations ou de traitement.

    Ils ne sont pas, pour la plupart, « visibles » pour la « personne »*, le « moi », mais le cerveau ne se préoccupe pas de cette question, il ne cesse jamais de travailler. Ainsi, il traite en permanence des sujets passés, présents et futurs. Le plus souvent il ne trouve pas de solution, alors il continue pendant le sommeil et cela produit les rêves.

    Le cerveau est un calculateur puissant, plus puissant que n’importe quel ordinateur que l’homme ne pourra jamais fabriquer. Alors il calcule, et recalcule des millions de données par seconde, sans qu'on en ait conscience, qu’on s’en préoccupe ou non.

    Un état de conscience, vu du côté de la « personne », c’est lorsque celle-ci met le « doigt » sur un résultat parmi tant d’autres, à cet instant, la personne est émerveillée de ce qu’elle voit, parce qu’elle ne peut comprendre comment cette information peut se trouver là, à sa portée. La personne sait très mal calculer, elle n’est pas impartiale, trop subjective et réactive. Mais lorsqu’elle découvre un de ces résultats que le calculateur a développé elle s’écrie : « Ah, c’est merveilleux cet état de conscience ! ».

    * Le terme « personne » indique ici, comme dans la plupart des propos, ce qui peut être assimilé au « sujet pensant »

     


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  • La mort a toujours posé un problème. Dés cet instant, « il » (le pré-humain) refuse de laisser la dépouille derrière lui et il fait ce qu’aucune autre espèce ne faisait.

    Il enterre ses morts avec des victuailles et ses objets bien-aimés, lui promettant qu’un jour, il la rejoindra là où elle est, inventant des langages pour lui parler au-travers des mondes. Et surtout, il finit par se penser lui-même immortel, il finit par attribuer ce privilège au fait qu’il est bien aimé des esprits du monde. Il pense que ce qu’il a vu dans la matière des morts, c’est un message qui lui est adressé, et ce n’est pas complètement idiot… La peur de la mort grandira en même temps que grandiront les impositions et les refus qu’il fera à la vie. La vie bientôt lui devra des tas de choses, à commencer par le bonheur et tout ce qui est en mesure de germer dans son esprit, il pense que ce n’est plus lui qui doit cette chance de vivre à la nature des choses, mais que c’est la vie, pleine de promesses, qui est en dette envers lui. Et bien-entendu, elle finira par lui devoir l’éternité.

    Tout est une idée, un concept. Il se (du-moins, son cerveau) met à en produire par centaines chaque jour et « l’idée » de l’invention du langage verbal est en train de se préparer dans ces cellules. Celui-ci (le langage) va édifier, tout en le verrouillant, son système de raison, et réduire le passage entre les deux cerveaux.

     


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