• Le concept de mourir

    La mort a toujours posé un problème. Dés cet instant, « il » (le pré-humain) refuse de laisser la dépouille derrière lui et il fait ce qu’aucune autre espèce ne faisait.

    Il enterre ses morts avec des victuailles et ses objets bien-aimés, lui promettant qu’un jour, il la rejoindra là où elle est, inventant des langages pour lui parler au-travers des mondes. Et surtout, il finit par se penser lui-même immortel, il finit par attribuer ce privilège au fait qu’il est bien aimé des esprits du monde. Il pense que ce qu’il a vu dans la matière des morts, c’est un message qui lui est adressé, et ce n’est pas complètement idiot… La peur de la mort grandira en même temps que grandiront les impositions et les refus qu’il fera à la vie. La vie bientôt lui devra des tas de choses, à commencer par le bonheur et tout ce qui est en mesure de germer dans son esprit, il pense que ce n’est plus lui qui doit cette chance de vivre à la nature des choses, mais que c’est la vie, pleine de promesses, qui est en dette envers lui. Et bien-entendu, elle finira par lui devoir l’éternité.

    Tout est une idée, un concept. Il se (du-moins, son cerveau) met à en produire par centaines chaque jour et « l’idée » de l’invention du langage verbal est en train de se préparer dans ces cellules. Celui-ci (le langage) va édifier, tout en le verrouillant, son système de raison, et réduire le passage entre les deux cerveaux.

     


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  • Commentaires

    1
    Dimanche 3 Mai 2015 à 08:56
    Je suis d'accord avec toi: cette idée de dette est épouvantable; en son sein se forgent toutes les chimères et les terreurs religieuses (au sens large). Et la vie, urgente, périt par le délai (Epicure, Sentences Vaticanes 14).
    Bonne journée :-)
    2
    Ron
    Lundi 4 Mai 2015 à 06:28

    Bonne journée Juliette.

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