• Tu penses que tu dois faire pour les autres et tu y penses fort ! (Sourires)

    Alors qu'il ne s'agit pas de faire pour les autres.

    Faire pour soi, est la seule clé de ce qui peut se faire pour les autres et dans tous les cas cela se fera « avec » toi et rie de se fera « par » toi.

     

    J'ai toujours voulu faire pour les autres... Je n'y suis jamais arrivée...

     

    Personne ne le peut...

    C'est la dimension qui transcende : je parle avec toi, avec d'autres...

    Ce qui change est en moi, et il n'y a que cela qui me concerne réellement.

    Parce que ça change en moi, ça peut changer en d'autres si le lien entre eux et moi est établie au-dehors de nos volonté.

    C'est ainsi.

    Tu ne fais pas pour les autres, tu fais pour toi, si tu le peux.

    Pour faire pour toi, tu as absolument besoin des autres.

    Si les autres ne sont pas, tu ne bouges pas.

    Si tu bouges, ils bougent.

    Et c'est magnifique qu'il en soit ainsi.

    Toute parole que tu prononceras, toute pensée, toute image, toute sensation sera produite dans le vide, si tu ne les destines pas à quelque chose d'autre ne serait-ce qu'une fourmi. Et si toute ta production de mots tombe dans le vide, tu n'en peux faire aucune récolte. C'est l'effet miroir, nous avons besoin de cet effet.

     

    Tu parles là d'intention ?

     

    C'est « l'intention », oui, c'est elle qui a mis cela en place.

    Là est la communication avec le monde.

    Absolument tout se crée par ce phénomène.

    Une cellule surgira de l'intention de l'autre.

     


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  • C'est un adulte triomphant, qui sait, qui dit, un guerrier qui est dans une assurance totale, dans une maîtrise parfaite sans faille.

    Ah, là, le bât blesse !

    Maîtrise parfaite !

    Je la connais bien celle-là, je l'ai côtoyée toute ma vie, pas du dedans, je n'ai jamais rien maîtrisé, c'est sûr, et même qu'à chaque fois que j'ai cru y être, un événement extérieur est venu tout foutre par terre en me disant...

     

    Ah Michelle, je comprends que tu le sentes comme cela, je sais ce qui en moi te le suggère, mais je te promets que non, je ne me sens la maîtrise de rien, et je ne pense pas savoir grand-chose, je ne te fais pas de la modestie là hein ? Comment pourrai-je considérer que je sais beaucoup de choses ? Le ton de ma voix produit cet effet mais il ne correspond pas à celui d'une personne sûre de son savoir.

    Je suis un être double Michelle, je ne sais jamais si je dois répondre oui ou non, parce que les deux réponses n'ont pas de texture différente pour mes sens, c'est une infirmité, ce n'est pas un bagage de connaissance, comprends-tu ? Une infirmité qui doit sembler si étrange aux autres pour les pousser à m'interroger. C'est encore un drôle de paradoxe, je n'aspire qu'au silence et recueillement, à la solitude dans la grotte, et me voilà à tourner la tête à droite et à gauche sur un rythme de rock. (Sourire).

    Mon amie, ce que nous vivons dans la relation aux choses en dehors de la présence des pensées identifiantes n'est que sensations, donc expérience du corps, y ramener ensuite la pensée pour chercher à identifier ces sensations, les signifier, correspond à parler du doigt qui montre la lune et non de la lune. Ne crois-tu pas ?

    J'ai un effaceur si puissant que 99,5 % de ce qui se passe est mis à la corbeille, parfois je ne me souviens de presque rien.

    Je sais que j'ai tissé, qu'on m'a parlé, j'ai eu de la visite, toute la journée des allées venues, je ne me souviens à peine de qui, de quoi, qu'a-t-on pu me dire.

    C'est parce que je n'écoute plus les hommes, voilà dans quel état tu me trouves.

    Je suis comme un gorille en cage dont le regard ne s'arrête ou ne suit aucun objet extérieur, un regard perdu au loin vers une savane imaginaire et perdue.

    Je quittais ce monde doucement, en gorille sauvage que je suis, leurs bruits et préoccupations, leurs chansons, et soucis me sont devenus étrangers, là je te parle de moi hein... Il me semble que c'est ce qui compte ce que je te raconte là.

    J'ai eu des professeurs et j'ai appris à parler d'autres langues que les leurs, à regarder avec l’œil qui se perd.

     

    Tu es entrée dans ma maison lorsque je m'échappais par la porte de derrière, tu m'as saisi par le bras en me disant reste un peu encore Ron, et je me suis assis là à t'écouter parler, effaré par ta production, maintenant tu me demandes de parler de ce qui habite l'instant où le soleil rouge plonge en moi...

     


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  • Pouvons nous admettre qu'il s'agit là d'un champ restreint, celui de la pensée, et que nous brasserons forcément des concepts ?

     

    Oui pour toutes ces idées, mais une nuance que je veux ajouter, le champ de la pensée et des concepts, n'est pas selon moi un « champ restreint ».

    C'est le champ où tout se construit et se déconstruit dans l'univers que nous partageons avec tout l'existant. Toute créature doit s'adapter, et conjuguer sa vie à celle de son espèce. L'univers n'est-il pas mental aussi ?

     


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  • Ai-je bien compris ? Lorsque vous entrez en communication (même dans cette communication déconnectée de la réalité physique, comme internet), l'autre n'existe plus, votre implication vous permet de ne plus être séparé ?

     

    Oui, c'est dans cette trajectoire que la flèche est lancée, ce qui ne signifie aucunement que toujours le but soit atteint. Pour votre formule, (même dans cette communication déconnectée de la réalité physique), je tiens à vous dire que je ne la partage pas, je suis comme vous physiquement et mentalement bien réel. Pourquoi donc le système électronique de transport ôterait-il une part à notre réalité ?

     

    C'est précisément une notion que j'ai du mal à comprendre dans l'enseignement de Krishnamurti lorsqu'il parle de l'observation où il n'y a plus de séparation entre moi (l'observateur) et mon objet (l'observé).

    Est-ce de cela dont vous parler ?

     

    Je ne sais pas si le terme « observateur » convient, mais dans un contact, quels que soient la distance et le support, quel que soit le mode d'expression utilisé, il y a connexion entre deux personnes, un canal qui s'ouvre d'eux à un espace qui ne leur appartient pas, un terrain neutre en quelque sorte.

    Dans cet espace il n'y a qu'à « voir », tout élément de l'autre devient commun au deux.

     

    Sommes-nous alors en train de communiquer avec nous-mêmes ?

     

    Oui, car il n'y a pas de séparation, dans ce que j'en sens. A vous lire, vous traduire, vous sentir, vous imaginez aussi, vous répondre, même si aucune réponse ne peut-être satisfaisante, c'est communiquer avec l'infini que de communiquer avec vous. C'est donc communiquer en loi-même.

     


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  • Alors nous restons seuls, même au sein de la relation ?

    Te connaître... un peu...

     

    Oui, nous sommes seuls, cette quête de compagnonnage est culturelle, sûrement.

    Me connaître moi ? Se connaître soi ? Ces habitudes qui nous désignent, prétendent nous signifier. Oui, bien sûr cela peut apporter plaisir et soulagement, à qui ?

    Tu es instrument de musique, te connaître pourrait vouloir dire que je sais à qui tu appartiens, dans quel atelier de maître tu as vu le jour, quel est ton prix, ou le nom de ton propriétaire, voir le son exceptionnel que ton architecture interne propose. Dans quelle salle pourrai-je te voir te produire, mais je ne connaîtrais pas encore ta vérité.

    Il me faut pour avoir une seule chance de la goûter un peu cette vérité, ne pas oublier qu'à travers toi c'est l'univers tout entier qui se joue, que tu es un canal pour ses orgues, et que ta vocation est de me donner le moyen de voir que je le suis aussi.

    Que nous jouons ensemble un concerto qui établit les forces de la vie.

    Tout ceci n'est pas de nous mais passe bien en nous, qu'importe le reste.

     


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