• Ah bon ? Où est l'inconnu ? De quoi parles-tu ?

     

    Cet état, on dirait un intermédiaire.

     

    Intermédiaire... Tout état l'est.

     

    Oui, tout est intermédiaire à autre chose.

     

    Oui.

     

    L'inconnu ? C'est peut-être cette impression de ne pas maîtriser.

     

    Maîtriser ce que tu penses connaître ?

     

    Ben, maîtriser, c'est penser connaître, non ?

     

    (Sourires)... non. Maîtriser est une vue de l'esprit. Il n'y a rien à maîtriser. Quand on voit qu'on est une feuille flottant sur le courant, il ne reste qu'à se détendre et regarder le paysage.

     

    Ben oui, et laisser passer aussi la voix derrière qui dit où vas-tu ainsi ?

    Mais alors penser connaître ?

     

    Sottise, la connaissance n'a pas besoin de nos pensées, elle se suffit à elle-même.

     

    Quand je parle d'énergie c'est vraiment un bouillonnement intérieur.

     

    Lorsque le corps semble habité d'une énergie particulière, c'est qu'une activité mentale spécifique produit cette énergie. C'est de l'excitation, tout ce que nous vivons dans la journée le produit.

     

    Et pourtant... la tête est vide.

     

    Oui, apparemment, parce que c'est passé à un autre niveau, par une forme de refoulement automatique.

     

    Rien n'échappe au mental alors...

     

    Ben oui. C'est ainsi que les rêves se font, à partir des préoccupations qui sont passées dans le corps.

    Le corps garde l'empreinte de ces compulsions et les restitue au mental quand celui-ci est en phase de sommeil.

     

    Il n'y a aucune énergie extérieure au mental ?

     

    Par définition, pour moi, l'énergie est une production du mental, c'est la matière mise en mouvement par le mental. Le mental est énergie.

     

    Le petit mental celui qui cogite ?

     

    Non, celui-là la consomme plutôt.

     

    Alors aujourd'hui quelque chose m'a échappé...

     

    Oui, il nous en échappe des tas chaque jour.

    Mais ce n'est pas forcément d'aujourd'hui.

    Il nous arrive encore d'être tourmentés par des rêves produits par des événements lointains.

    Le corps renvoie indéfiniment, tant que la chose n'est pas assimilée, comme pour une indigestion.

     


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  • Comprendre est-ce maîtriser ?

     

    Oui Michelle, comprendre est encore l'expression de la volonté de maîtrise, mais c'est celle qui nous est accordée par la nature des choses, à nous de ne pas en abuser.

    La nature ne nous dit pas que nous allons pouvoir tout comprendre et donc maîtriser, elle nous dit que nous ne pouvons pas survivre sans fournir cet effort.

    Qu'est la suite de comprendre ?

    Lorsque l'appétit de comprendre est satisfait, ce qui signifie : lorsqu'on ne veut plus comprendre et seulement « comprendre ». Lorsque le corps « prend en lui », l'esprit cesse de jouer son jeu idiot.

     

    Tu as peur parce que tu t'imagines que sans cette démarche il n'y a rien.

    En réalité, un jour viendra peut-être où tu ne seras plus agitée en ton esprit, plus de doute, plus de question, plus de certitude. Et aujourd'hui tu te dis : mais qu'est-ce que je vais pouvoir leur dire, lui dire ??

    Quelle relation aurons-nous donc ?

    Mais tu verras bien que la relation qui s'installe est bien plus pleine. En toi sera la paix, et c'est cela que tu distribueras.

     


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  • Je me disais que l'attention condamne les questions.

     

    L'attention ne condamne rien, elle révèle l’essentiel, autant que l'essentiel la révèle.

     

    En fait, je ne connais rien de l'attention ! Comment pourrai-je connaître quelque chose qui m'échappe sans cesse.

     

    Elle, te connaît... (Rire) ça suffit ! Toi, tu dois te convaincre toi-même par l'expérience que les sens ouverts, grands ouverts, t'apporteront infiniment plus de connaissance que la gamberge.

     


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  • Et la réponse au « pourquoi » est en nous ?

     

    Toutes les réponses sont en nous, à condition qu'on ne se mente pas encore en courant derrière des questions inventées qui ne mènent nulle part.

     

    Oui, tout peut servir à se leurrer.

    Au fond la question n'est pas, juste regarder comment nous fonctionnons et l'écho dans la relation.

     

    Oui.

     


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  • Krishnamurti disait : la pensée pour l'aspect technique de la vie au-delà de cet aspect, la pensée n'a plus sa place...

     

    Je suis d'accord avec ça...

     

    C'est vrai j'essaie de faire communiquer les deux.

    Normal, je suis là le penseur.

    Laisser passer les nuages dans le ciel...

    Juste que je me disais que je n'imagine pas sans idées du tout.

     

    Mais il ne s'agit pas de cela !

    Les idées se construisent par des automatismes, on ne eut pas les contrôler directement. Mais lorsqu'on diminue l'attention (pour ne pas dire « l'AMOUR ») qu'on leur porte, elles se calment, vont voir ailleurs.

    Pas d'effort particulier, pas de guerre à mener contre les idées.

    Juste cesser d'admirer son nombril.

    Tu vois ce que je pense, c'est que toutes nos tristes habitudes à réfléchir et se poser des questions et se prendre très au sérieux et aussi prendre au sérieux la nécessité de rationaliser toutes nos sensations ;

    La moindre crispation du ventre

    Le moindre spasme et la moindre constipation

    Tout cela est juste une habitude.

    Mais tu le sais je crois...

     


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