• Le pas lourd des soldats, je l'entends qui s'éloigne, mais il y a encore la peur de les voir revenir avec tous leurs saccages, leurs crimes. L'oreille attentive, attend ce moment où le silence dira, c'est fini.

    Oui,la violence est en nous, et si nous ne voyons pas ce fait, nous ne pouvons pas le comprendre, seulement être débordés par l'agressivité, qu'elle se retourne contre les autres ou contre nous-mêmes.

    Quelle est donc la nature de cette violence ?

     

    L'acte violent est légitimé par les lois naturelles. La vie pousse ses racines dans son tissu. Alors comment marcher contre elle ?

    Je l'entends rugir en moi ce fauve, même si sa voix s'est faite plus faible aujourd'hui. Je l'ai toujours entendue comme une voix protectrice. L'énergie de ce fauve ma portait en avant me donnant le courage d'écraser les barrières. On ne sait être délicat et violent à la fois. Ce que je ne voyais pas, c'est qu'elle me rongeait le corps au dedans au rythme des illusoires obstacles qu'elle écrasait au dehors.

    En vérité c'est bien notre peur de la violence qui nous fait marcher vers un « ailleurs », qui nous fait nous poser la question d'un autre monde, un monde meilleur. Ce que nous appelons « spiritualité » se résume à cela.

    Alors !

    Regardons-la bien en face celle qui nous fait peur ! Car elle habite au fond de nous, et nous savons la nourrir, nous savons la traiter comme une amie lorsque nous avons besoin d'elle. Elle est bien là dans nos ventres ! Placée par des volontés naturelles et sauvages au service de la vie, de ce qui se veut fort et survivant.

    Que nous faudra-t-il mettre à sa place au creux de notre ventre ou de notre cœur pour que nous demeurions en paix mais en vie toutefois ?

     


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  • La petite fille ne connaissait pas la violence, elle était pleine d'illusions. Par exemple, elle croyait que les adultes étaient des êtres de perfection et d'amour, avant même d'entendre parler de l'histoire de Jésus. Et l'amour, elle savait ce qu'était l'amour, et ne le découvrait en aucune relation !

    Cette graine de violence en soi, je la vois naître des interactions au contact des pairs. Comment comprendre cette anomalie ?

     

    Oui, j'ai vécu cela comme toi, je tiens à ce que tu le saches, tout ce que tu as ressenti petite fille, je le ressentais pareillement.

    Cette anomalie est le signe qui pointe la direction du chemin, nous sommes les enfants de la croisade, comme sans doute il y en a toujours eu à chaque génération, peut-être plus conscients chaque fois, nous sommes de ces enfants, et mes yeux sont ravis de voir certains de la génération qui suit.

     


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  • La bonté ou la méchanceté n'existent que dans nos efforts à résister à nos instincts. Est-ce bon par conséquent d'aller contre la nature ?

     

    Et si nos instincts nous trahissaient sur la « vérité » du monde ?

     

    Ah, nos instincts ? Mais de quoi parles-tu ? De nos instincts liés à la survie ?

    La méchanceté, cette agressivité dirigée vers l'autre, n'est rien d'autre qu'une volonté d'exister dans un monde qui se refuse.

    La bonté ? Dans ce cadre-là, une hypocrisie de première, qui nous fera faire en fonction de ce nous pensons BIEN de faire pour exister dans ce monde. On s'adapte et le conflit est en soi, là naissent les monstres qui nous habitent.

    On va me dire : « Oui, mais s'il n'en était ainsi, le monde ne serait qu'un champ de bataille ! ».

    J'ai toujours pensé, sans jamais oser le dire, que de cette rencontre véritable, pourrait finir ce qui doit finir et naître enfin quelque chose de nouveau.

     

    Je parle de tous ces petits instincts qui nous ouvrent le chemin de l'existence au prix de la destruction (si nécessaire) de tout ce qui nous semble séparé de nous, étranger, autre.

    Et pourtant... ce qui meurt en « l'étranger » se meurt en nous, si ce que j'appelle « l'étranger » est bien un autre prolongement de mon corps que mes sens ne veulent reconnaître.

     


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  • Mais la nature est-elle violente ? N'y voit-on pas de la violence pour mieux justifier la nôtre ?

     

    La sauvagerie et la violence ne sont pas synonymes n'est-ce-pas ? Le lion est sauvage mais pas violent. Le terme «sauvage » est synonyme de « libre », c'est pourquoi ce qui est « civilisé » n'est ni libre ni sauvage...

    Alors la question est : Les luttes à mort auxquelles se livrent les animaux contiennent-elles un caractère violent ?

    Si l'on admet que la violence se manifeste dans les rapports entre les individus, si on la définit comme de qui donne un caractère agressif à une action commise par un spécimen envers d'autres spécimens, je suis obligé de répondre par oui, la nature est cet ensemble de violences organisées.

    Si je prends du recul, et si je veux voir que cette organisation de vie consommant d'autres vies est la seule condition réelle sur laquelle toute dorme de vie repose, là, je me sens obligé de dire que ce doit être beau, puisqu'il n'existerait rien qu'un grand désert s'il n'y avait pas cette loi, ce grand principe.

    J'ose croire que l'humanité, non dans son ensemble mais pour quelques individus rares vivant ou ayant vécu ces millénaires, est la première espèce qui ait songé, imaginé, la vie fonctionnant selon un principe totalement opposé, la non-violence.

    Or à ce jour, la non-violence (je parle de celle du Christ et non de l’ahimsa de Gandhi) doit être définie contre-nature. Je veux dire, qu'on n'en voit aucune trace dans la nature et qu'elle ne semble pas coïncider avec l'organisation de la vie.

    L'autre question est : Le monde décide-t-il des lois en application, obligeant ainsi le « vivant » à obéir, s'adapter à lui ou a disparaître pour incompétence ?

    Tu vois Michelle, s'il nous faut répondre « oui » à cette question, le message du Christ est le message d'un « décalé » ou d'un manipulateur. Comment un individu qui ne serait pas né comme tout le monde, pas mort non plus comme tout le monde, oserait inviter les hommes à le suivre, à répéter et intégrer son message, sa bonne parole ?

    Cette bonne parole serait la folle parole, nous parlant d'un monde que jamais la nature n'a montré.

    Le monde me convient tel qu'il est, malgré sa violence, il me convient parce que j'aime la vie qu'il offre et qui obéit à cela. Mais je me demande aussi si ce monde ne nous pose pas la question du changement.

     


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  • Chaque relation

    Dans laquelle nous nous engageons

    Affrontant les démons du passé

    Lucides et déterminés, aimant aussi

    Car rien ne se fait sans l'amitié

    Est une chance qui nous est offerte

     

    Cadeau de la vie, cadeau de l'autre

    Celui qui accepte de nous rencontrer

    Rien ne se fait sans ce partage

     

    On les compte sur les doigts de la main

    Ces amis véritables, éternels amis

    Avec lesquels on grandit, on mûrit

     

    Et de l'infinie gratitude qui naît là

    La force dans la paix.

     


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