• Air

    La caresse du vent qui ne demande rien, mais prend ce qui lui est offert sans jamais demander davantage. Il peut être là, sans risquer de s'éparpiller, il fait avec l'autre ce qu'il fait avec l'air, ouvre sa bouche, remplit ses poumons.

    Celui-ci lui est indispensable, mais il ne peut en retirer que ce qu'il peut libérer et jamais il ne peut le rattraper. Il doit le laisser passer, et pourtant que d'intimité, il lui a ouvert la porte et il est entré, a été partout comme chez lui, a échangé de l'oxygène, a emporté du carbone, libre, insaisissable.

    Sans attache, c'est simple que notre attitude soit celle-ci les uns pour les autres, comme celle que nous sommes bien obligés d'avoir envers cette chose subtile qui nous fait vivre.

     


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  • Lorsque la raison n'a pas été tenue au courant des résultats d'un « calcul », elle ignore l'information et la perception reste bloquée dans les couches de l'inconscient.

    Lorsque la raison est tenue au courant, elle se l'attribue à elle en propre, ou prétend que c'est de l'intuition, de la clairvoyance et plein d'autres choses.

    Soit elle dit, « je suis formidable d'avoir compris cela ! », soit elle dit : « je n'y suis pour rien, c'est extraordinaire la perception subtile qui se fait par le fil de « MON intuition ». S'appropriant définitivement le processus de perception et de calcul dont elle ne sait être génératrice.

    Au-delà de ma conscience personnelle et egotique, ça travaille, ça analyse, ça gère, ça invente, ça construit, ça dissèque, etc.

     


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  • Comment sortir de quelque chose dont on n'a pas conscience, comment changer de direction si c'est sans choix ?

    Le changement n'intervient pas dans les idées, mais dans les cellules. Cependant le changement des cellules intervient bien « par » les idées, mais les idées doivent faire pour cela, un long chemin.

    Une idée sort d'un puits, un puits isolé et perdu dans un désert, un lieu non fréquenté, vers lequel presque personne n'a l'idée de marcher son seau à la main pour y puiser.

    Un puits que personne ne croit non tari, mais malgré tout, il se trouve toujours une personne assez folle pour se pencher sur la margelle du puits et y plonger son petit seau de plage.

    Puis elle emporte le peu d'eau pour arroser les fleurs d'un triste petit jardin, et le chemin commence à s'ouvrir parce que le cycle de l'eau ne peut être stoppé. L’eau fera des milliards de fois le tour de la terre, c'est comme ça que le monde vivant s'organise.

     


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  • Lorsque la conscience arrive, lorsque une idée nous saute aux yeux, la réaction la plus rapide, la plus simplette (pour les hommes que nous sommes) aussi, est bien de penser que nous sommes l'auteur, l'architecte, l'autorité, l'inventeur (liste extrêmement longue j'en ai peur). « Cela » se pense en nous et sans nous, ce qui est très drôle et qui même ressemblerait à une farce si je ne « croyais » pas la biologie sérieuse, c'est que notre vanité, qui n'a d'égale peut-être que la distance entre les étoiles, nourrit tout de suite de la fierté lorsqu'elle se rend compte qu'à ses côtés une forme de pensée intelligente a surgi.

    Ainsi, le moustique femelle ne croit-il pas qu'il a inventé le sang ?

     


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  • Pour préserver l'idéal de cette société, que nourrissent les hommes à l'unanimité, il faut créer l'illusion de cet idéal. Pour qu'une illusion de ce type fonctionne bien et longtemps, il faut généraliser l'illusion, l'appliquer à toutes choses en faisant en sorte que chaque élément de langage ou de pensée, chaque objet et chaque acte, soient détachés de la réalité. Créer ainsi un fossé entre nos sens et le réel, les priver de leur savoir-faire originel qui est d'accorder deux mondes : celui des formes et celui des sensations.

     


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