• Que me diras-tu encore concernant l'attachement ?

     

    Ce que je voudrais dire ? C'est que l'attachement masque certains mouvements de conscience en cette intériorité. Mais il ne masque pas tout, bien heureusement.

    On peut faire l'expérience de l'intériorité tout simplement parce que l'attachement, comme les autres « sentiments », n'est pas continu.

    On n'est pas dans l'attachement d'une façon linéaire.

     

    Alors laisser ces trous dans le filet

    Qui retient ce monde, le nôtre

    Illusoire et éphémère

    Les laisser nous dire

    La beauté de cet au-delà

    Où même le souvenir du manque

    Disparaît comme brume

    Sous la caresse du petit matin

    Quand le soleil passe l'insolente

    Muraille

    Comme une vague immense

    Qui emporte tout sur son passage

    Un allegro s'élève là, le cœur exulte.

     


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  • Parlons veux-tu de la peur au cœur de la relation ? Je la vois omniprésente, dans le doute, et le manque de confiance, dans l'arrogance et l'attaque, elle semble être animée sans cesse par nous, bien qu'en vérité ce soit elle qui nous anime.

     

    Peur d'ouvrir sa porte au voleur...

    Peur d'être trompé...

    Peur de perdre ce qu'on a tant besoin de donner...

    Peur de décevoir, mieux vaut ne pas tenter l'espoir d'être aimé si le risque existe de ne l'être plus...

    Peur de se retrouver à deux plus nombreux que tout seul, risque improbable vu que c'est quand on est seul qu'on est le plus nombreux.

     


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  • A moins de se retirer dans la montagne, on est bien obligé d'agir dans ce monde, non ?

    Tu le fais aussi, nous le faisons tous... alors pouvons-nous ne pas nous en préoccuper ? Tout est-il égal ?

     

    Non, rien n'est égal.

     

    Bien sûr qu'il en est ainsi, nous faisons donc des choix. Après avoir déblayé autant que faire se peut, il y a un moment où l'on décide de prendre une direction. Oui ou non ?

     

    Oui, et ensuite ?

     

    Je sens un risque à ne jamais se décider... a rester à ce niveau où l'on se dit que l'on ne sait pas... que l'on ne peut pas savoir... comme un état d'impuissance...

     

    Je ne vis pas cela. Tout le monde me voit comme un homme de décision. Un homme d'action.

     

    Je ne dis pas que tu vis les choses ainsi, et si je t'en parle c'est bien pour ça ! Qu'est-ce alors pour toi agir ? Tu décides et tu fais...

     

    Oui, le contraire de tourner en rond.

     

    Oui, parce qu'il n'y a pas de question pour toi. Pas de question, donc tu décides et tu fais. Et cette force vient-elle du fait qu'il n'y a pas de question ?

     

    Les questions sont faites pour ceux qui espèrent un savoir. Ils pensent qu'il est nécessaire de savoir pour vivre.

     

    Donc la force vient du fait de ne pas avoir besoin de savoir ?

     

    Voilà ! Et je dirai que c'est ceux qui n'en ont pas besoin qui en savent le plus. Mais ils ne savent pas forcément ce qu'ils savent.

    Le monde se partage en deux : ceux qui comptent sur le savoir et ceux qui vivent en se fichant bien du savoir. Les mots comme « savoir » sont faits pour les imbéciles.

    Vivre se suffit et comme il est vaniteux de croire que l'on peut percer les mystères du monde. Je vis en regardant toute chose comme importante. Ainsi, je respecte toute chose, j'honore toute chose. J'en prends soin en veillant bien de ni la corrompre, ni la posséder. Ainsi, je reste libre comme je laisse toute chose aussi libre que moi-même.

    Donner la liberté à toute chose, c'est se donner la liberté. Il n'y a rien d'autre à faire, parce que cela emplit déjà bien la vie. Le reste est bavardage.

     

    Dirais-tu que ce que nous faisons là, est du bavardage ?

     

    Oui ! Oui parce que j'ai déjà fait ce discours une bonne vingtaine de fois pour toi. Au-delà de quatre fois, tout est bavardage pour moi... pour moi.

     

    Une chose peut-elle être du bavardage pour l'un et non pour l'autre ? Je crois que non !

     

    Là, tu es mieux placée que moi pour en juger. Mais j'aurai parié que pour toi, ce n'est pas du bavardage.

     

    Il me semble que la seule chose important, est ce qui se passe dans l'échange. Si l'on se place à ce niveau où pour toi c'est du bavardage et que pour moi cela n'en est pas, nous ne sommes pas en relation.

     

    C'est toi qui l'affirmes... Je n'ai pas la prétention de juger de la qualité de la relation, ni de savoir ce qu'elle sert précisément. Et mon sentiment, n'est que mon sentiment.

     

    Au fond les sentiments ne méritent pas d'être signifiés, c'est ça ?

     

    Au contraire, on doit les signifier puisque de toute façon, le corps les signifie sans censure. Mais on doit faire attention de ne pas prendre trop de décisions sur la base des sentiments.

     

    Oui, le corps signifie sans censure et chacun le sent dans son corps. Entendre à la fois ce que l'autre émet, ce qui se dit en soi...

     

    C'est vivre, le reste est bavardage !

     

    Alors nous avons échangé non pour la valeur du savoir, mais pour avoir osé se dire nos sentiments que nos corps disent si fort.

     

    Il te faut encore chercher à savoir pourquoi nous avons échangé ? (Sourire). Nous avons échangé pour vivre, le reste est bavardage.

     


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  • La question est simple... Tu demandais comment est-il possible d'aller et d'accepter la relation à l'autre sans être négativement atteint par ses énergies. C'est bien ça ?

     

    Oui.

     

    Alors je te réponds, ce qui détermine en nous le degré et la nature de notre accessibilité aux attentes de l'autre s'appelle la sensibilité.

    La sensibilité est le résultat de notre attitude envers ce qui peut représenter pour nous une menace ou son contraire. Il en va là comme de notre système immunitaire.

     

    Tu ne perds pas en sensibilité mais tu sais reconnaître les intentions néfastes, et tu leur fais barrage, sans te fermer à la relation ?

     

    Bien sûr, la sensibilité n'est pas ce qui permet de reconnaître ce qui est là, en face. Celui qui est allergique à l'arachide va mourir s'il en consomme une, pourtant rien ne détermine que l'arachide soit nocive. Une sensibilité n'est pas objective.

     

    Être conscient et être sensible n'ont pas le même sens du tout.

     

    La sensibilité, je crois, a deux significations différentes. Il y a celle liée au psychologiques, qui entraîne la réactivité, et puis celle du corps mais je dois encore confondre et je cherche encore des choses compliquées.

     

    Ces deux sensibilités sont étroitement liées. Les allergies par exemple sont une manifestation physique qui prend ses racines dans le terrain de la psychologie. Au départ il y a un événement qui survient, il est vécu dans la déformation que l'esprit lui applique.

     

    Je te parle du fait d'avoir des sens en éveil...

     

    J'ai deux termes pour ne pas mélanger. La sensibilité pour ce qui s'applique aux sens eux-mêmes, et la sensiblerie pour ce qui est installé dans le monde de la pensée.

     

    Oui, je suis d’accord, j'utilise aussi ces deux termes. Donc tout à l'heure tu parlais de sensiblerie ?

     

    Oui.

     


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  • D'où viennent nos résistances ?

     

    Nos résistances ne sont pas dressées en fonction de notre lien avec les autres hommes seulement, mais encore en fonction de la qualité du lien avec l'univers.

     

    Ah, j'ai l'impression de n'avoir de résistance que dans la relation au monde humain.

    Pour toi, c'est faux ?

     

    Oui et c'est évident. Notre seuil de tolérance dépend de notre ouverture au monde. L'amour du « monde » entre et circule en nous, et dans la mesure de ce phénomène, il installe les conditions qui font nos relations avec tout de qui est dans ce monde. Si tu te sens plus ouverte aux gens, c'est que tu les entends mieux.

     

    Les entendre ? Oui, il y a de ça, mais alors je n'écoute pas ce qu'ils disent.

     

    C'est quand on n'écoute plus qu'on entend.

    Quand on ne regarde plus qu'on voit.

    Qu'on ne réfléchit plus qu'on sait.

     


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