• Ai-je bien compris ? Lorsque vous entrez en communication (même dans cette communication déconnectée de la réalité physique, comme internet), l'autre n'existe plus, votre implication vous permet de ne plus être séparé ?

     

    Oui, c'est dans cette trajectoire que la flèche est lancée, ce qui ne signifie aucunement que toujours le but soit atteint. Pour votre formule, (même dans cette communication déconnectée de la réalité physique), je tiens à vous dire que je ne la partage pas, je suis comme vous physiquement et mentalement bien réel. Pourquoi donc le système électronique de transport ôterait-il une part à notre réalité ?

     

    C'est précisément une notion que j'ai du mal à comprendre dans l'enseignement de Krishnamurti lorsqu'il parle de l'observation où il n'y a plus de séparation entre moi (l'observateur) et mon objet (l'observé).

    Est-ce de cela dont vous parler ?

     

    Je ne sais pas si le terme « observateur » convient, mais dans un contact, quels que soient la distance et le support, quel que soit le mode d'expression utilisé, il y a connexion entre deux personnes, un canal qui s'ouvre d'eux à un espace qui ne leur appartient pas, un terrain neutre en quelque sorte.

    Dans cet espace il n'y a qu'à « voir », tout élément de l'autre devient commun au deux.

     

    Sommes-nous alors en train de communiquer avec nous-mêmes ?

     

    Oui, car il n'y a pas de séparation, dans ce que j'en sens. A vous lire, vous traduire, vous sentir, vous imaginez aussi, vous répondre, même si aucune réponse ne peut-être satisfaisante, c'est communiquer avec l'infini que de communiquer avec vous. C'est donc communiquer en loi-même.

     


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  • Alors nous restons seuls, même au sein de la relation ?

    Te connaître... un peu...

     

    Oui, nous sommes seuls, cette quête de compagnonnage est culturelle, sûrement.

    Me connaître moi ? Se connaître soi ? Ces habitudes qui nous désignent, prétendent nous signifier. Oui, bien sûr cela peut apporter plaisir et soulagement, à qui ?

    Tu es instrument de musique, te connaître pourrait vouloir dire que je sais à qui tu appartiens, dans quel atelier de maître tu as vu le jour, quel est ton prix, ou le nom de ton propriétaire, voir le son exceptionnel que ton architecture interne propose. Dans quelle salle pourrai-je te voir te produire, mais je ne connaîtrais pas encore ta vérité.

    Il me faut pour avoir une seule chance de la goûter un peu cette vérité, ne pas oublier qu'à travers toi c'est l'univers tout entier qui se joue, que tu es un canal pour ses orgues, et que ta vocation est de me donner le moyen de voir que je le suis aussi.

    Que nous jouons ensemble un concerto qui établit les forces de la vie.

    Tout ceci n'est pas de nous mais passe bien en nous, qu'importe le reste.

     


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  • Celui qui veut connaître veut s'enrichir, c'est normal il est un peu idiot, il ne sait pas que tout est déjà en lui.

    Celui qui veut transmettre veut s'enrichir et cette apparente générosité n'est que don de soi à soi-même. S'il ne le sait pas, c'est qu'il est encore un peu idiot.

    La terre qui ne veut pas donner rend la graine stérile ainsi que le geste du semeur qui se fatigue pour rien. Mais la terre qui veut bien produire libère la graine du semeur, car elle n'a besoin que du vent pour l'ensemencer.

    Les hommes peuvent se transmettre de nombreux « savoir-faire » mais la connaissance, ils ne peuvent se la transmettre.

    La connaissance est « savoir-être » et celui-ci est un don du monde au vivant.

    Alors ! Me direz-vous... L'homme peut être un déclencheur, un révélateur de don ?

    Parfois oui, mais tout et n'importe quoi fait l'affaire, là, il n'y a pas besoin d'intermédiaire.

    Alors ! Me direz-vous... L'homme peut devenir un bon conseiller et guider l'autre dans l'ouverture à ce don.

    Je ne pense pas... Le monde qui fait ce don le couvre lui-même et tout ceux qu'il utilise pour cette tâche ne sont qu'objets.

     

    Mais la poétesse est excusée. Nous lui laissons la parole, car sa poésie est un chant d'amour et que son rôle est de dire ce que les autres savent taire.

    Mais la poétesse est accueillie, il y a toujours une place pour elle près du feu et son assiette est servie, car sa vitalité est grande et que sa mélodie se transforme en douce joie pour ceux qui la reçoivent.

    Mais la poétesse peut entrer, tout le monde se pousse pour lui faire la place, lui offrir son fauteuil ou la regarder danser. Car ses gestes sont gracieux et enfantins, doux et généreux et se transforment en lumière dans tous les yeux.

     


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  • Mais qui se proposera d'être dur pour les autres ?

    Tous les profils se sont présentées, mais il est vrai que les caresses et les caresseurs se montrèrent peu à la hauteur.

    Je ne reconnaîtrai à personne cette dignité.

    Et Dieu sait que j'ai longtemps pensé le contraire.

    Marchons vers de nouvelles caresses, de celles qui font fondre les armures des chevaliers et les clous sur les croix.

     


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