• Tempo

    Oui, la question est : mais de quel temps parlons-nous ?

    C'est une question d'horloge, c'est aussi une question d'espace, c'est une question de disponibilité et c'est aussi une question d'attention.

    Pour être riche en temps, faudrait accepter le concept de possession du temps, concept qui m'échappe tout autant que le temps. L'économiser, du même coup me semble inepte, le sentir... illusoire, ou alors ce serait sentir sa pression sur nous et les autres objets, s'il exerce une pression sur l'existant, sur moi par exemple, sans doute qu'à mon tout je peux chercher le moyen d’exercer une pression sur lui ?

    Serait-il donc élastique ? Puis-je accélérer quelque chose en moi qui produise un effet contraire à la vitesse du temps, non pas contraire mais plutôt opposé ?

    Le temps est-il un contenant dans lequel on puisera une perception comme l'eau dans le puits ?

    Le temps je le vois comme une noix fermée, mes sens comme un outil pour écarter ses deux coques, et le fruit comme une forme offerte pour « l'instant ».

     


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  • Lâcher prise

    Un enfant saisit avec conviction son jouet, observe avec quelle simplicité il peut le laisser choir, c'est parce qu'il a posé son regard sur un autre objet plus intéressant sans doute en cet instant.

    Un homme monte un escalier, marche après marche, observe avec quelle légèreté le pied lâche la marche d'en dessous pour aller quérir la suivante.

    Se détacher de l'instant que l'illusion me rend « présent », quelle marche de cet escalier correspond-t-elle à cet instant présent.

    Est-ce-celle où se reçoit mon pied gauche ? Est-ce celle où me propulse mon pied droit ?

    Voilà le genre de question que mon manque de « lâcher prise » m'amène à me poser.

    Entre les deux marches, point de question, pas le temps.

    Entre les deux marches un instant de « lâcher prise ».

     


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  • Une question trotte en ma tête et je pense que tu peux m'aider.

    L'identification à son corps ou un concept est la source de tous nos attachements. E qui découle souvent de là, c'est la souffrance, la douleur, la perte... et aussi leurs contraires qui nous le savons sont temporaires, impermanents.

    Parfois en marchant, n'importe où, je suis là, présent, l'esprit tranquille (vide de paroles et de tourments). En cet état il n'y a pas d'attachement n'est-ce-pas ?

    Il n'y a que sans identification qu'une action peut être juste, comment l'apporter partout ou plutôt constamment cet état dans l'action de la vie quotidienne ?

     

    Demeurer dans cet état de silence intérieur est difficile et chaque minute vécue dans cette qualité doit être considérée comme un cadeau de la vie. Il n'y a pas moyen de maintenir cette condition d'une façon permanente, mais il y a moyen de décider de s'y trouver quand le moment nous le propose, et cette proposition se présentera de plus en plus souvent. L'attention portée à l'instant présent, la conscience que le passé n'existe pas, ni l'avenir, cette attitude est la seule qui permette le détachement (qui est non-considération particulière à la « chose »), si rien n'est plus important que ce qui est en train de se passer, se vivre, alors l'esprit se vide comme un ballon de son air.

     


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  • Cet art Ron, tu peux m'en dire plus ?

     

    L'art de traquer est l'art de l'improvisation absolue.

    Un traqueur ne considère jamais qu'il sait quelque chose, il ne s'appuie sur aucune définition.

    Il a intégré l'état où rien ne cherche à s'affirmer comme une certitude, produisant ainsi la plus grande disponibilité possible et si j'accorde une définition à un objet, celle-ci ne peut résister qu'un instant, l'instant de servir.

     

    Mais sans un minimum de certitudes, qui serais-je pour moi-même ?

     

    Je ne peux me fondre dans une certitude, c'est-à-dire que tout ce que je peux comprendre d'une chose n'a de sens que dans cet instant.

    L'instant suivant je suis déjà un autre, l'objet me suit dans mes mues, alors que les définitions de par nature veulent être rigides et prendre racines.

    Quand l'esprit est face à l'expérience, pendant un quart de seconde, il saisit la futilité des définitions qui nous privent de la simplicité de ce contact avec nous-mêmes, dans l'instant présent.

     

    Donc si je me base sur l'instant, l'idée de ma personne que devient-elle ?

     

    T'es là ? Je crois que j'y suis mais, si ça se trouve ce n'est pas moi.

    Alors je me demande qui c'est …

    Et quand j'en ai assez de me le demander, je me rends compte qu'il n'y a personne en fait.

    Ce sont les mots qui sont ainsi et justement c'est ce que je veux démontrer. Mais si.... les mots endossent tous les sens que je leur prête... alors derrière moi ce miroir dans lequel je ne saurais voir qu'un reflet du passé.

     


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  • Tu me demandes ce que je ressens dans ces instants furtifs de vie sans relation avec le passé et le lendemain, n'est-ce-pas ?

    C'est une présence à soi que « vivre l'instant », lorsque l'esprit est actif, les vérités du corps ne se perçoivent pas, les vérités du corps sont vérités de notre être le plus profond. Le corps a-t-il une histoire ? Certes, il en a une. Si donc je suis attentif aux vérités de mon corps, je suis témoin de son passé, mais ce n'est pas du « passé », car pour le corps le temps n'est pas ce qu'il est pour l'esprit, le corps ne vit qu'au présent. Mais ce « présent » n'est pas le « présent » de l'esprit. Lorsque mon esprit se calme, qu'est-ce que cela signifie ? Qu'il ne cherche plus de questions, qu'il ne croit pas à la nécessité des réponses, qu'il accepte de savoir l'unique chose qu'il ne veut pas savoir, jamais ! Qui est qu'il ne sait rien. Par conséquent ne cherchant plus à signifier, il accepte de « voir ». Mon esprit sait être conscient de lui-même, mais il sait rarement être conscient de la totalité de mon être, c'est cette conscience-là l'instant présent.

    Ces vers écrits il y a quelque temps peut-être diront mieux.

     

    Comme la plume portée par le vent

    Libre de ses désirs et de ses peurs

    Son mouvement n'est pas son mouvement

    Son ascension est celle des cœurs.

     


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