Nous sommes soumis à l’interprétation, par nos sens et notre esprit. Lorsque je suis témoin d’un fait et qu’on me demande de le relater, je ne peux le faire sans rappeler que c’est ce que je crois avoir vu. Je ne peux jamais garantir l’exactitude ou la « vérité » de ce que j’ai vu.

Lorsque je réfléchis à un problème, il me faut bien à un moment donné prendre une décision, opter pour ce que je pense être la meilleure solution, mais je ne doute pas que si j’avais patienté encore un peu, une autre solution, sans doute meilleure, parce que nourrie de plus amples informations, se serait présentée.

Cependant, dans cet instant, « ma » solution était ma vérité. Je pense qu’une vérité concerne un instant, rien ne demeure et « ma » vérité doit muer aussi.

Je joue un peu de musique, surtout en improvisation, je ne joue jamais le même morceau deux fois de la même façon, mais lorsque je joue, ma musique exprime ma vérité « intérieure » du moment.

Lorsque le Mardi, une vérité hante mon esprit qui était là déjà le Lundi, elle me semble suspecte, je me demande ce que je trahis en moi.