• Perception et acte

    Tu vois, quand je parle de perception avec ces mots : illusion, réalité, interprétation, idée, etc. je me perds…et quand je veux en parler avec d’autres mots, comme : sensation, vision du corps, connaissance silencieuse, je me perds encore. Pourtant il y a bien un moment où je suis dedans vraiment, où je sais, alors qu’il n’est pas logique que je sache. Et là il n’y a que les actes pour le signifier justement.

    Je vois un ami qui entre, et je lui pose la question de l’amitié et des convenances.

    Comment vas-tu Fred ? Il me répond ― ça va ! Ça va bien ! Je lui souris, mais j’entends son corps me dire : ce n’est pas vrai, ça ne va pas si bien...

    J’attends, je sais que son corps me racontera toute l’histoire si je sais rester attentif. Et quand je lui parlerai, lui dirai quelques mots sans rapport avec ses secrets, je les ferai monter de la profondeur de mon corps, ils ne seront pas réfléchis (comme la lumière) de l’esprit, mais réfléchis du fond de mon corps. Mon corps parlera à son corps.

    Il me regardera un instant découvrant des effets, des émanations d’une conversation silencieuse et profonde, il cherchera le lien entre ses sensations et le sens des mots, leur « grammaticalité ». Il sourira un peu, se disant en lui-même, mais comment a-t-il pu me toucher en me parlant du vent dans les feuilles, en détournant mon regard vers une fourmi qui traînait une brindille, en me disant que le bruit que j’entends ne vient pas de l’eau qui frappe la surface d’une autre eau, mais de l’air qui y est emprisonné ?

    Seuls les actes peuvent signifier. Certains sont imperceptibles.

     


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