C’est à l’infini que le cerveau peut produire des définitions à partir de ses connexions avec l’inconnaissable.

Et ainsi, engendrer de nouvelles formes de mondes connaissables.

Lorsqu’il observe cela d’un point de vue reculé, il appelle ce qu’il voit « nouvelles lois », « nouvelles découvertes », ou alors « nouveaux changements du monde », de là, il en déduit qu’il y a « évolution ». Alors que la totalité du monde ne change en rien, il est et a toujours été ce qu’il est.

Les adultes désignent toute chose pour se l’approprier et cessent définitivement de « voir ».

Les enfants ne désignent pas, ils rêvent toute chose pour lui donner une espérance de vie. Lorsqu’ils cessent de rêver, ils commencent à vouloir désigner, tuant à la fois la « chose » et l’enfance qui respire en eux.

Les enfants savent, oui, ils sont au contact d’une voix qui leur fait « toucher » des évidences, mais ce n’est pas simple car ils sont soumis aux bombardements des dialogues adultes. Une petite voix intérieure qui petit à petit sera recouverte par les cascades tonitruantes du monde des grands. Les adultes mettent en forme, écrasent, impriment, imposent, effacent, explosent, canalisent, redressent, structurent, formatent. L’esprit du petit enfant deviendra vite la proie du tohu-bohu mental bien inséminé dans leur petite tête. Leurs efforts auront été vains. L'enfant est toujours là, il n'a pas fui, ne s'est pas tourné le dos à lui-même, et a laissé le miroir rire de lui, le regardant marcher vers l'âge adulte.

L’outil de communication perdu chez l’homme est cela même. Une forme de conscience permise par tant d’innocence, qui s’est vue étouffée par tant de calculs, tant de raison, tant de « ratio ». L’histoire de la raison devenue folie.