• Langages et mensonges

    Dans toute situation difficile, l’homme aura un réflexe dominant, rejoindre ceux qui sont les plus nombreux, ceux qui sont reliés par les réseaux, de liens affectifs, de langages, de pensées, les terrains d’action, les visions d’avenir, l’organisation de la vie, la religion, la politique, les opinions sur toutes choses.

    On observera aussi ce phénomène chez les animaux, non pas le phénomène de vérité/mensonge, ―puisque les animaux sont dans la « vérité » ( ce qui signifie que leur expression corporelle est en accord avec leur langage sonore ou leur comportement général)― mais cette souffrance insupportable que ressent l’individu lorsqu’il a connu la vie de groupe et qu’il se trouve coupé de ses racines, ou encore l’individu qui très tôt ne parvient pas à identifier le groupe auquel il appartient parce qu’un certain nombre de choses, comme le langage, le comportement, aura été faussé par des influences qui se sont interposées entre lui et son groupe. Quand un animal est séparé de ses congénères, il devient « fou », parce qu’il n’a pas de réseau de connexion. S’il parvient à créer de nouveaux réseaux avec d’autres individus, qui ne sont pas de son espèce, voire, qui sont très éloignés de son espèce, il le fera. Selon son instinct de survie, il le fera ! Il préférera créer une relation insensée avec un crapaud ! Les plus forts le feront, les autres se laisseront mourir ou devenir fou.

    A un moment donné, tout le monde se sent mentir. Le corps est sans arrêt, en train de dire : « Attention, ma bouche est en train de mentir, c'est l''esprit qui la commande lorsqu'elle parle » L’image qui se présente toujours, est celle des plantes qui se parlent et s’échangent des informations par les feuilles et les racines, ces arbres sont tous noués entre eux, comme les mille brins de la corde qui remonte le seau du fond du puits, liés et noués ensembles. Nous sommes les fibres d’un tissu qui se tisse et se retisse depuis l’incommensurable distance, l’incommensurable lieu, l’incommensurable espace où les mots « commencement » et « fin » n’ont aucun sens, parce que tout commence et finit à chaque instant, tout se fait d’éternité.

     « Il » disait : Avant qu’Abraham fût, je suis. Nous pouvons ajouter : « dans chaque instant, nous sommes ».

     


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