• La non-violence ?

    La non-violence, est-elle une utopie ?

     

    La sauvagerie et la violence ne sont pas des synonymes n’est-ce pas ? Alors la question est la suivante : Les luttes à mort que se livrent les animaux contiennent-elles un caractère violent ?

    Si l’on admet que la violence est un trait de rapport entre individus, si on la définit comme ce qui donne un caractère agressif à une action commise par un spécimen envers d’autres spécimens, je suis désolé de te dire que oui, la nature est cet ensemble de violences organisées.

    Si je prends du recul, et si je veux voir que cette organisation de vie consommant d’autres vies est la seule condition existante et perceptible sur laquelle toute trace de vie se repose, là, je me sens obligé de dire que ce doit être beau, puisqu’il n’existerait rien qu’un grand désert s’il n’y avait pas cette loi, ce grand principe.

    J’ose croire que l’être humain, non dans son ensemble mais dans la personne de quelques rares unités vivant ou ayant vécu depuis des millénaires, est le premier animal qui ait songé, imaginé la vie fonctionnant selon un principe totalement opposé, la non-violence. Or, à ce jour, la non-violence (je parle de celle du Christ et non de l’ahimsa de Gandhi) doit être déclarée contre-nature, le monde, l’environnement ne l’autorise pas à éclater, s’étaler afin d’ordonner des « possibles » vivants selon des lois dont la nature n’a jamais accouchées.

    L’autre question est celle-ci : Le monde décide-t-il des lois en application, obligeant ainsi le vivant à obéir, s’adapter à lui ou à disparaître pour incompétence ? Ou le contraire ?

    S’il nous faut répondre : oui, à cette question, le message du christ serait celui d’un inadapté mental ou d’un grand manipulateur, un individu pas né comme tout le monde, pas mort non plus comme tout le monde qui osait défier les hommes de le suivre, de répéter et intégrer son message, sa bonne parole. Cette bonne parole serait la folle parole, nous parlant d’un monde que jamais la nature n’a montré.

    Le monde me convient tel qu’il est, malgré sa violence, que tout ne soit que violence. Il me convient parce que j’aime la vie qu’il offre et qui obéit à cela. Mais je me demande si ce monde n’attend pas de nous que nous le changions, et comment pourrions-nous changer le monde sans commencer par changer ses lois qui nous habitent, et nous commandent ? Je me demande s’il ne nous faudrait pas lui montrer que nous avons été capables d’extraire tout germe en nous de cette violence qui lui sert de support.

    Je me demande si le Christ, ― sous ses allures folles― n’était pas un clairvoyant, je me demande si ce chevelu hippie avant l’heure n’a pas pointé du doigt une faille, un passage, même si fin, que nous devions écarter un peu plus.

     


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