• Des programmes et la question du réel

     Parler des programmes, on ne saurait le faire sans parler de soi-même, de son expérience, que pouvez-vous nous en dire ?

     

    Suis-je capable de saisir un programme, en moi, dans mon quotidien ? Il y en des centaines qui s’appliquent à chaque instant, suis-je capable d’en saisir un seul ? Suis-je capable de l’identifier, de connaître son origine, de remonter le cours de son histoire, de savoir si j’ai à faire à un programme génétique, ou à un programme qui s’est élaboré à la suite d’un événement précis, ou à un programme qui s’est construit lentement, en lien avec une succession de choix ?

    Ces programmes s’élaborent sous l’impulsion de réflexes qui se manifestent dans un temps très court, si court que nous n'avons même pas le temps de le voir. Quand on met la main sur une casserole chaude, le geste de retrait que l’on fait est produit par un programme.

    Si ce programme est stoppé, la main reste en contact et se brûle. Le fait de se brûler est aussi le produit d’un programme, si l’on stoppait ce programme, la main ne serait probablement pas brûlée. Comme les programmes sont très puissants, il est possible aussi de se brûler avec une casserole froide.

     

    Chaque mouvement qui se produit en nous, dans notre corps ou notre cerveau, est à double sens, n'est-ce pas ?

     

    Notre petite « compréhension/connaissance » de notre mental nous induit toujours à croire que les choses ne vont que dans un seul sens. Nous regardons un objet, nous disons que nous voyons l’objet, or, l’image de l’objet telle qu’elle se finalise en notre « conscience » est ce que le cerveau a « choisi » d’arranger pour nous à cet instant-là, ceci est un des sens. L’autre sens, je le vois dans le fait que le cerveau est capable d’arriver au même résultat sans qu’il y ait eu d’objet.

     

    Pourquoi dire que c’est l’autre sens, comme si c’était le sens inverse au premier ?

     

    Parce que nous partons de l’image qui est dans notre cerveau, et cette image de l’objet a suivi un chemin qui peut se « monter » dans les deux sens. En règle générale, nous ne sommes conscients que d’un sens : celui de l’image qui s’affiche parce qu’un objet se tient dans la lumière devant les yeux, et de la qualité de la lumière qui traverse l’appareil optique, etc.

    Mais le cerveau est capable de créer l’image, autrement dit, de nous faire voir un objet alors qu’il ne se tient pas là, devant nos yeux. Si nous allons plus loin, on peut dire que le cerveau est capable de créer l’objet. Le « schizophrène » crée un double autre que l'image de lui-même.

    A priori, cette opération ne semble se produire que pour nous, mais on peut constater qu’un cerveau capable de créer une image de l’objet en lui et pour lui seul, est aussi capable de la suggérer à d’autres cerveaux. Ce sont les phénomènes d’hallucination collective.

     

    Qu’est-ce qui n’est pas collectif ?

     

    Nous voyons cet objet, c’est un effet collectif. Et là, toute la question du réel est posée. Le double sens, au milieu l’image, l’objet est-il ou n’est-il pas ?

     


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