• De la souffrance (6)

    Cela veut-il dire que tu n'interviens pas intentionnellement dans ce qui produit le changement en l'autre ?

     

    Oui, je n'interviens pas, le sujet penseur qui peut se permettre de dire « je » n'interviens pas, ce n'est donc pas un choix, une volonté de ce « je ». Cela implique donc qu'en moi, en nous, il y a d'autres entités, d'autres « on » qui ne se voient pas eux-mêmes comme des sujets penseurs et décideurs.

    Je crois que l'on parle trop souvent de la « personne », de « l'être » à partir de ses manifestations mentales, nous pensons tisser « l'être » sur la chaîne de l'esprit, alors que pour moi, l'esprit agit comme l'écran cathodique, il met en image les émanations de l'être qui provient du corps tout entier. En chaque endroit de ma chair et de mes os se tient peut-être l'entièreté de mon « être ».

    C'est pourquoi nous ne pouvons guère juger, nous pouvons classer et comparer telle idée avec telle autre, tel choix avec tel autre, telle croyance, etc. Mais nous ne pouvons juger de ce qui ne peut être changé, de ce qui a été donné et non choisi. Comme nous n'avons pas choisi de naître.

    Notre « être », nous n'y participons pas, il est création de la nature, nous pouvons lui imposer la volonté de notre ego, nous pouvons « parler » au-dessus de lui et ainsi le couvrir de nos bruits.

    Mais « l'être » ne s'écoute pas avec les oreilles, ne se regarde pas avec les yeux, et c'est donc impossible réellement de le bâillonner.

     


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