• De l'instant (8)

    Face à cette confusion dont nous sommes la cause et les victimes il nous faudra faire table rase de nos croyances, de nos souvenirs, de nos attentes.

    N'est-ce-pas l'instant présent qui se présente, alors, à nous, apportant le toujours nouveau, le vivant ?

     

    L'instant présent est à pénétrer, ou plutôt à se laisser pénétrer. Mais l'instant présent d'où tire-t-il son sens, sa valeur essentielle ?

    Il le tire de ce qu'il est promesse d'instants suivants, la présence de « l'instant » est contenue dans la présence de ce qui suit.

    Je ne suis pas en train de dire qu'il faut tenter de « respirer » les lendemains, il n'est pas possible de respirer avantageusement en deux lieux à la fois.

    Vivre l'instant présent, c'est respirer ce qui est là en sentant venir jusqu'à nous les arômes d'une gastronomie non encore rêvée, d'une potée de choux qui n'a pas encore connu la chaleur sous la marmite.

    Telle est la désespérance de l'enfant, la cause de son épouvante, nul autant que lui n'a besoin d'entendre le chant des promesses, n'a besoin de toucher la terre dans laquelle il sait devoir un jour chercher sa nourriture.

    Un adulte qui regarde le soleil se coucher voit un soleil disparaître à l'horizon, mais un enfant voit tous les levers de soleil espérés et promis à lui.

    Ce désordre arrive par nos croyances qui sont elles-mêmes des parures pour nos peurs, les peurs sont des dévorantes de l'amour. Les peurs appartiennent au passé, c'est pourquoi elles sont comme la mort, promesses de vide et d'absence.

    L'amour n'appartient qu'à l'avenir, car il est tout entier « promesse », et le présent est le cheval sur lequel il se tient en selle.

     


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