•   Tu te souviens de ce qu’il disait le grand barbu ? « Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche de l’homme qui le souille, mais ce qui en sort ».

    Alors voilà, une fois que tu as saisi cette « chose », tu portes ton regard plus loin et tu entends de nouvelles chansons.

     

     Plus loin, c’est dedans mon corps à l’écoute de celui de l’autre, c’est ça ?

     

    Oui, le « monde » ne me parle qu’au travers des autres corps et il ne peut t’entendre qu’au travers des autres corps. Il ne s’agit donc pas de prêter tant d’attention aux bruits des bouches, mais à celui des cœurs, car le cœur (cœur est ici symbole de corps) est la langue du monde, chaque cœur est la langue du monde, alors que la langue qui est dans la bouche est celle du cochon qui sommeille en chacun de nous.

    La langue du corps, je l’entends dans le silence, mais dans le brouillage des mots je n’entends que la souffrance, une sacrée plainte ! La langue du cochon oui, tu te souviens du cri du cochon.

     

     Ah oui, pour sûr !

     

    Lorsqu’il est heureux, il fait : « grroooaaaahhhh » et lorsqu’il ne l’est pas, il fait : « cruiiiiiiiiiiiiiiiiinnn ».

    C’est ce que j’entends sortir des bouches, mes oreilles sont pleines. Je ne dois pas seulement écouter le corps de l’autre mais ce qui passe au travers de lui, de l’autre côté de lui, jusqu’à l’autre côté de toi.

     

     L’autre côté… tu ne parles pas d’être en dehors de son corps !

     

    Non, qu’y a-t-il de l’autre côté de la vitre de ta maison ?

     

     La nature, le ciel.

     

    Oui, la vitre est comme le corps de l’autre, comme le tien aussi. Tu es une vitre pour chaque autre, le monde passe au travers de cette vitre et entre dans ta maison.

    Si tu supprimes cette fenêtre, le monde ne peut plus passer ou il passera par dessous l’interstitiel espace qui existe entre ta porte et le sol, ce qui est trop peu pour assurer une bonne existence.

    Tu es une fenêtre pour tout autre, ce qui signifie que ce que tu reçois de lui, passe au-delà de toi et est reçu par un autre.

     


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  • La non-violence, est-elle une utopie ?

     

    La sauvagerie et la violence ne sont pas des synonymes n’est-ce pas ? Alors la question est la suivante : Les luttes à mort que se livrent les animaux contiennent-elles un caractère violent ?

    Si l’on admet que la violence est un trait de rapport entre individus, si on la définit comme ce qui donne un caractère agressif à une action commise par un spécimen envers d’autres spécimens, je suis désolé de te dire que oui, la nature est cet ensemble de violences organisées.

    Si je prends du recul, et si je veux voir que cette organisation de vie consommant d’autres vies est la seule condition existante et perceptible sur laquelle toute trace de vie se repose, là, je me sens obligé de dire que ce doit être beau, puisqu’il n’existerait rien qu’un grand désert s’il n’y avait pas cette loi, ce grand principe.

    J’ose croire que l’être humain, non dans son ensemble mais dans la personne de quelques rares unités vivant ou ayant vécu depuis des millénaires, est le premier animal qui ait songé, imaginé la vie fonctionnant selon un principe totalement opposé, la non-violence. Or, à ce jour, la non-violence (je parle de celle du Christ et non de l’ahimsa de Gandhi) doit être déclarée contre-nature, le monde, l’environnement ne l’autorise pas à éclater, s’étaler afin d’ordonner des « possibles » vivants selon des lois dont la nature n’a jamais accouchées.

    L’autre question est celle-ci : Le monde décide-t-il des lois en application, obligeant ainsi le vivant à obéir, s’adapter à lui ou à disparaître pour incompétence ? Ou le contraire ?

    S’il nous faut répondre : oui, à cette question, le message du christ serait celui d’un inadapté mental ou d’un grand manipulateur, un individu pas né comme tout le monde, pas mort non plus comme tout le monde qui osait défier les hommes de le suivre, de répéter et intégrer son message, sa bonne parole. Cette bonne parole serait la folle parole, nous parlant d’un monde que jamais la nature n’a montré.

    Le monde me convient tel qu’il est, malgré sa violence, que tout ne soit que violence. Il me convient parce que j’aime la vie qu’il offre et qui obéit à cela. Mais je me demande si ce monde n’attend pas de nous que nous le changions, et comment pourrions-nous changer le monde sans commencer par changer ses lois qui nous habitent, et nous commandent ? Je me demande s’il ne nous faudrait pas lui montrer que nous avons été capables d’extraire tout germe en nous de cette violence qui lui sert de support.

    Je me demande si le Christ, ― sous ses allures folles― n’était pas un clairvoyant, je me demande si ce chevelu hippie avant l’heure n’a pas pointé du doigt une faille, un passage, même si fin, que nous devions écarter un peu plus.

     


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  • Aller avec la raison seulement ne peut apporter que des réponses incorrectes, il n’y a pas de réponse satisfaisante pour une raison objective, mais bien entendu, il y aura des tas de réponses satisfaisantes pour une raison subjective.

    La satisfaction, ou son contraire, ne dépend que du niveau d’exigence, plus un esprit est exigent avec la « vérité », moins il peut être satisfait.

    Par conséquent, il trouve le repos dans l’abandon de la quête, il ne visite plus le monde en espérant trouver des réponses. Il abandonne. Ainsi, il laisse le champ libre à ce qui dans l’être peut se permettre de voyager réellement dans un espace qui ne peut être saisi entièrement par la raison, mais qui peut être « contacté » par« l’intelligence », celle-ci n’ayant pas grand-chose à voir avec la raison.

     

    Un fœtus a très peu de raison, mais possède une grande intelligence. Après quelques années de vie, nous croissons en chair et en os et nous perdons chaque jour un peu de cette intelligence, nous la perdons parce que la volonté de notre raison occupe de plus en plus de place. Puis nos cellules se raréfiant, notre raison ou notre esprit perd en vigueur et volonté, sans que l’intelligence réinvestisse le terrain perdu. Ainsi vers soixante ans, nous entrons dans le « potager », nous nous préparons à endosser notre véritable costume, celui de beaux légumes que nous sommes.

    Cependant, les hommes qui n’ont pas laissé leur raison envahir tout l’espace, ont vu leur intelligence s’étaler petit à petit. Ils ont vu même se produire l’inverse, le carré réservé à la raison se rétrécir et leur intelligence de fœtus a pu croître.

     


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  • Il ne s’agit pas là de « se connaître soi » par l’inventaire des informations accumulées durant notre histoire. C’est pourquoi je dis « dans l’instant », toute autre connaissance de « soi » qui n’est pas de l’instant ne peut être que la connaissance de « l’ego ». Or l’ego n’est pas soi, il est un discours aléatoire d’un « moi » qui se mord la queue.

    Me connaître dans l’instant est la seule chose que je puisse espérer accomplir, me connaître dans l’instant passé est totalement inutile et encombrant, me connaître plus tard est une chose impossible.

    Se connaître dans l’instant, c’est se sentir, se toucher de dedans, sans dialogue, dans le silence, comme parfois nous savons le faire dans des moments rares d’extase, lorsque un soleil rouge et géant se pose sur une mer brûlée orange et que la magie nous aspire, le soleil, la mer et nous, l’espace d’un instant ne faisons qu’un.

     


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  • - Sujet qui m'a toujours fasciné: l'addiction chez l'homme. Chimique, alimentaire, sexuelle, "occupationnelle", pourquoi sommes-nous si sujets à l'excès?

     

    - Le spermatozoïde qui nage (ou rampe) aux côtés de millions de concurrents, n'est-il pas déjà en addiction de l’œuf ? Sans avoir jamais vu ou touché un œuf, est-ce l'addiction qui l'agite qui lui permet d'en reconnaître un lorsqu'il se trouve à sa portée ? Serait-il possible que tout nous manque, même ce dont il est impossible de produire un imaginaire, une conception ?

    Tout nous manque, excepté une seule chose, le programme qui produit le manque est le même qui produit la peur du manque.

     

    - Il y a des gens qui sont heureux avec rien et qui ne veulent rien de plus.

     

     - Je pense que vous n'avez pas saisi précisément le niveau où se situe le manque dont je parle. Rien à voir avec le fait d'être heureux ou non, de plus, être heureux, cela ne veut rien dire. La volonté de posséder quelque chose en plus est un autre sujet.

     Le manque n'est pas en rapport avec la possession.

     S'il vous manque du fer dans votre organisme, comment ferez-vous pour le posséder ?

     S'il vous manque du silence, comment ferez-vous pour le posséder ?
    Si Dieu (en supposant qu'il y ait du sens dans cette idée) vous manquait, comment feriez-vous pour le posséder ?

     


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