• ... Extrait de "Rencontre d'une vie"

    Détendre mon corps pendant que je le soumettais à un exercice difficile me parut un drôle de paradoxe, mais pourtant ça marchait. Plus je parvenais à détendre les parties de mon corps les plus sollicitées et plus l’épreuve était abordable. Je pouvais voir à ce moment précis deux plans distincts, comme deux voies susceptibles de me mener en un même lieu. L’un était le plan des pensées et des tensions, l’autre était celui des sensations et de la communion. Selon le chemin que je choisissais, le résultat se révélait totalement différent. Je répétais l’expérience de passer d’un mode à l’autre plus d’une dizaine de fois, car si je me souvenais facilement des pensées essentielles qui avaient traversé mon esprit, sitôt que je me déconnectais des sensations, leur souvenir devenait confus. Comme si leur nature était insaisissable par les fonctionnements de la  mémoire. Mes muscles, mes tendons, mes os et ma peau semblaient à la fois plus sensibles et plus tolérants, c’était comme si je pouvais marcher sur des tessons de verre pieds nus et sans souffrance. J’ai pratiqué cet exercice pendant plus de vingt minutes, chaque voyage sur ce tronc me faisait toucher un peu plus profondément une dimension nouvelle de « l’agir ». J’étais en train de découvrir les possibilités d’un corps qui s’affranchit de la volonté pensante de l’ego. Mais je ne pus maintenir cet état de conscience plus longtemps, mes pensées revinrent à l’assaut et je ne réussis pas à les repousser une fois de plus. Je rouvris les yeux signifiant ainsi à Manter que c’était assez pour moi.

     


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