• De la souffrance (17)

    Toi qui visites ces contrées lointaines, dis-moi, où vois-tu cette souffrance surgir ? Dans ce marquage à vif qui fut celui que tu reçus enfant, d'un coup à l'autre, sans que jamais ton esprit puisse vivre la paix entre les deux ?

     

    Elle me terrassa tout d'abord, et par faiblesse ou inconscience, je crus l'adoucir en m'habituant à elle, en lui donnant ma confiance, je me trompais, il est des chiens qu'il faut tenir en respect.

     

    Je me laisse porter par tes mots, ils rejoignent ceux que je connais. La vie ne se trompe pas, elle est.

     

    Oui, elle est. Tout simplement, dans sa grande beauté, elle est.

     

    Elle sait cela, le vivant qui se nourrit du vivant, la petite gazelle à peine née qui se fait dévorer par la lionne.

    Elle sait la nécessité de l'impermanence, mourir pour que le nouveau soit, c'est inéluctable.

    Krishnamurti dit que c'est d'une grande beauté et que cela est amours.

     

    Je me retrouve totalement dans ces mots.

     

    Est-ce ici que naît la souffrance ? Juste dans cette espèce qui s'éveille, qui s'éveille parce qu'elle se souvient et qui refuse l'alternance, qui refuse la séparation et la mort.

    Mais elle n'est pas utile, conviens-en ?

     

    C'est dans une forme naturelle qu'elle est utile et non avec tous ces habits que notre suffisance lui fait endosser, je crois que c'est là que tu accroches sur mes mots. La souffrance est une force de la vie, comme ce qu'on appelle la « mort » est une force de la vie, comme la respiration, comme tant de choses encore.

     

    Nous l'acceptons dis-tu parce qu'elle nous donne un reflet de ce que nous sommes en profondeur.

     

    Oui, voilà un bel effet de notre egoïté.

     


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