• De la perception (17)

    Je ne parle pas de cette pression qui est de l'esprit, mais de celle qui est de la matière, cette pression qui assemble les fibres du bois, les atomes du métal, les vingt-quatre images par seconde du film dont nous sommes incapables de distinguer pour chacune leurs formes, et l'espace vide entre chacune encore.

    Imagine une pomme au fond d'un trou dont tu voudrais t'emparer.

    Cependant une trappe s'ouvre et se ferme au rythme de 24 mouvements par seconde ne te laissant pas le loisir de passer ta main. Tu discernes à peine le mouvement de la trappe qui trancherait tes doigts si tu osais.

    Là tu es sous la pression de ce temps, de ce mouvement, car le temps est indissociable du mouvement, et pour oser te saisir de la pomme tu dois accélérer ton propre mouvement, ce qui revient à ralentir celui de la trappe.

    Si la trappe maintenant menait ton mouvement à cent voyages par seconde, tu ne distinguerais plus sa présence, l'orifice te semblerait libre et tu penserais que la pomme est facile à retirer, et pourtant... et pourtant...

     


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