• Conscience de devoir mourir

    La pression psychologique du danger n’est pas conscience de devoir mourir, les effets sont différents, tout à fait différents. L’oppression psychologique, quand on vit dans un milieu hautement dangereux, conduit soit à devenir l’un de ces éléments qui produisent le danger, soit à devenir une victime et s’affaiblir et tomber en dépression.

    Nos sociétés font que chacun, le policier comme le bandit, l’assistante sociale comme le SDF, ont trouvé le moyen de survivre « éternellement » dans le système.

    Éternellement : avec cette absence de conscience de la « nécessité » de mourir.

     

    Cette conscience semble réapparaître chez le malade incurable, lorsque la souffrance ne peut plus être ni calmée, ni contenue, le malade veut mourir, c’est une nécessité à son soulagement, n’est-ce pas ?

     

    Non, il ne s’agit pas de ce dont nous parlons. La conscience de la « nécessité » de mourir n’émane pas de la douleur ou de la dépression, ce dont je parle, c’est de la conscience de la présence de la mort qui s’évanouit au fur et à mesure que l’on prend confiance, que l’on prend sa place dans le monde, que l’on apprend à se déplacer, que l’on devient autonome, etc. Comprenez-vous que les systèmes de vie primitifs, au sein d’un cadre naturel, protègent cette conscience de devoir mourir, et que cette conscience régule toutes les formes de relation au vivant ?

    Cette conscience se voit chez l’animal, dans le rapport à sa progéniture ou à ses proches, avec son habitat, avec sa stratégie de vie. Cette conscience chez eux, est si grande qu’ils savent qu’ils peuvent mourir très vite, peut-être tout de suite. Les animaux ne se projettent pas dans un avenir très lointain, et cet avenir est visible dans cet engagement dans lequel ils sont vis à vis de la reproduction. Cette mission, ils l’accomplissent en s’y plongeant comme si eux n’avaient pas d’importance, comme si seuls comptaient leurs enfants, comme si leur vie à eux était déjà achevée. Leur seule mission, c’est de donner naissance à une autre vie, comme transmission d’un message qui ne doit pas se perdre. Chez certaines espèces c’est immédiat, à peine se sont-ils reproduits qu’ils meurent.

     


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