• C'est décidé ! Je ne veux plus l'aimer...

    On peut dire que le calcul que fait mon esprit est relatif, rien qui ne me fournisse une approche objective du « réel », mais rien non plus dont je puisse me passer.

    Au-delà de ma conscience personnelle et égotique, ça travaille, ça analyse, ça gère, ça invente, ça construit, ça dissèque, etc.

    Le sentiment est donc ce que mon « moi » conscient est capable de retenir captif dans ses « pinces », parmi le flot des données qui transitent « au-dessus » de lui.

    Ce qui est triste sans doute, c’est d’être dupe de cela, de croire que nous sommes étrangers dans la décision de nos attachements et nos détachements. De ne pas être en mesure de comprendre ce qui se passe dans nos têtes. Moi, je trouve cela merveilleux que le monde nous ait offert cette liberté dans la décision d’aimer, comment et jusqu’à quand aimer. Cela ne me rend absolument pas mélancolique.

    Je ne peux qu’apprécier ce cadeau de la nature, pour rien au monde je n’aurais souhaité que mes besoins, mes réactions, ma sensibilité soient impulsés par des décisions externes.

     

    Euh… Que dis-tu là ? D’une certaine façon, ce fameux cadeau dont tu parles, n’est-il pas un moyen de te diriger ?

    Et voilà que le manque vient à manquer, que l’absence petit à petit ne se ressent plus, qu’on reprend ses habitudes d’avant. À condition bien sûr qu’on ne nourrisse pas l’espoir d’une récupération, d’un retour consolateur. Juste une construction mentale plus ou moins claire, plus ou moins subie, qui germe en des terrains qui n’attendent que cela, car nous venons au monde avec l’instinct du « manque » très envahissant.

    Nous décidons « d’aimer », ce qui veut dire : « d’avoir besoin de l’autre », et nous décidons de ne plus « aimer », ce qui veut dire : « de se passer de l’autre », tout cela sans liberté, sans grande conscience, et nous prenons les effets secondaires exprimés par notre chair, pour une validation de nos beaux « sentiments », nos fameuses sensations. Le sentiment n’a rien à voir avec la relation, dans le sens : « ce que tu es pour moi, ce que je suis pour toi », mais dans le « sens de la perception », bien entendu lorsque je sens qu’une personne ne dit pas tout ce qu’elle sait, je l’exprime ainsi : « Je sens qu’elle cache quelque chose ».

    Tel est le sentiment selon moi. Il fait référence à des signaux qui prendront forme en mon « esprit », celui-ci va les analyser, il ne se passe rien d’autre n’est-ce pas ? Quel que soit ce qui se trouve devant moi, si mon esprit n’en pense rien, cela n’existe pas.

    On nous a appris depuis l’école que des sentiments s’éprouvaient… (Sourire). Mais pourquoi ? C’est parce que lorsqu’on a considéré qu’une chose avait une importance pour nous, son absence ou n’importe quoi qui menace la possibilité de vivre le contact avec cette « chose » se mue en une sensation très physique, aussi physique qu’une douleur à l’épaule. On ne sait pas assez que c’est une construction mentale, qu’elle s’installe conformément à des signaux auxquels on est plus ou moins sensible, selon notre éducation, notre origine, etc.

    Cette personne à qui on s’était tant attaché, ce qui signifie qu’on avait pris l’habitude de penser qu’il ne devait en être autrement, qu’elle nous « appartenait », voilà qu’elle ne veut plus de nous, qu’elle nous trahit en fréquentant d’autres gens, qu’on a perdu à ses yeux cet intérêt qui fut source de nourriture, car c’est aussi de nourriture qu’il s’agit ; cette personne, c’est décidé : « Je ne veux plus l’aimer ! Tant pis pour elle ! Tant pis pour moi ! D’ailleurs elle ne le méritait pas cet amour ! ».

     


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