• "Accusé défends-toi" (1)

    La mauvaise foi, c’est comme la voix d'un avocat intérieur, un avocat par définition, doit pratiquer la mauvaise foi comme une forme d’art. Il sait que son client est coupable et il doit parler comme s’il était convaincu qu’il ne l’est pas, voire même, convaincu que c’est lui la victime. Le cheminement de la mauvaise foi s’apprend, se travaille, s’élabore, se développe, se met en application, il suit des règles très précises, c’est ainsi que nous fonctionnons sans trop savoir comment.

    Par exemple : « Pourquoi t’es-tu assis sur la chaise de grand-mère, tu sais bien qu’elle est fragile, tu vas finir par la casser ? ».

    La personne est mise en demeure de s’expliquer, de s’excuser, ou de démontrer que c’est à juste titre et pour de bonnes raisons qu’elle s’est permise de s’asseoir sur la chaise de la grand-mère tout en sachant qu’elle risquait de la casser, elle tente de développer un raisonnement qui ait « bonne figure », comme celui d’un l’avocat qui défend son client accusé de meurtres en série. L’avocat, lui, peut construire cette défense tout en échappant au syndrome (syndrome de culpabilité entraînant une dérive du comportement et de la raison) dont je parlais tout à l’heure. Il doit défendre son client, c’est son travail et c’est important qu’il réussisse, c’est important qu’il gagne. Mais le client, paradoxalement, et cela l’avocat ne le sait pas, le client qui crie : « Je suis innocent », souhaite dans son for intérieur qu’on le reconnaisse comme un coupable, il sait que ce serait une libération, bien que le besoin d'être libéré ne soit jamais tari.

    L’homme qui s’est assis sur la chaise de la grand-mère, lui, se défend tellement mal que tout le monde peut voir sa mauvaise foi. Il pourrait dire qu’il est navré, qu’il a mal dormi, qu’il n’a pas pensé que c’était la chaise de la grand-mère, etc. Ce sont des arguments de mauvaise foi. Or statistiquement on observe que lorsque quelqu’un est pris en flagrant délit de stupidité ou de crime, il s’enfonce en essayant de défendre les raisons imaginées de son innocence.

     A suivre...


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  • Commentaires

    1
    Mala Redan
    Lundi 9 Octobre 2017 à 12:43

    Hello

    Il arrive aussi que celui qui est jugé soit innocent de la "faute" qu'on lui reproche.

    Dans ce cas pas de mauvaise foi, qui elle consiste en un refus de reconnaître son erreur.

    Il arrive que le "fauteur de trouble" reconnaisse ses tords...

     

    Que voulez-vous dire avec cette question de la mauvaise foi ?

      • Ron
        Lundi 9 Octobre 2017 à 13:34

        Bonjour mala, je décrivais un certain processus auquel on a souvent à faire avec les autres comme en soi-même, qui consiste à se comporter comme un enfant, niier ses responsabilité pour satisfaire un désir inconscient d'être pris en faute.

        Mais ce texte comporte une seconde partie qui va sûrement suivre.

        Bien à vous.

    2
    Mala Redan
    Lundi 9 Octobre 2017 à 15:19

    Ah pour la deuxième partie, rien ne l'indiquais.Je vais donc attendre pour ce "désir inconscient d'être pris en faute " smile

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    3
    Miche
    Lundi 9 Octobre 2017 à 15:29

    Ah mille excuses Mala et Ron, c'est ma faute, c'est ma très grande faute !

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