• Pouvons-nous parler du déni de la mort ? Les animaux ne sont pas dans ce déni me semble-t-il, alors que l’homme l’est complètement.

     

    Qu’entendez-vous par déni ?

     

    Le déni, c’est le fait de ne pas vouloir voir que l'on va mourir, ou croire que l’on est immortel.

     

    Pourtant, nous le savons que nous allons mourir, puisque nous prenons des assurances, nous faisons des testaments, nous prenons, bien avant la mort, des dispositions pour nos funérailles. La mort des autres, c’est quelque chose que nous touchons, nous avons perdu des parents et des amis, nous savons que la mort existe, mais nous le savons au niveau de l’inventaire.

    La conscience de la mort, ce n’est pas seulement le fait de dire : « Ben oui, c’est comme ça, on mourra tous un jour », c’est une conscience réelle de la « nécessité » de mourir. La conscience d’être nourriture de la terre, comme tous les êtres vivants.

    Cette conscience, elle ne se voit pas sur la ligne générale de nos choix de vie, au niveau de notre stratégie, dans nos rapports aux choses et aux gens, aux proches comme aux lointains, elle ne se voit pas dans nos actes et nos pensées.

    Si cette conscience de devoir mourir nous habitait, comme elle habite les animaux, nos paroles, nos pensées, nos préoccupations, nos choix, nos actions et les qualités de ces actions, nos stratégies de vie concernant « l’aujourd’hui » ou la semaine, ou le mois, ou l’année, nos relations à l’autre et à nous, tout cela serait différent.

    Si j’analyse et observe mes choix, mes comportements, etc. je vois bien que non seulement la conscience de devoir mourir n’habite pas chacune de mes actions, mais qu’au contraire il y a une espèce d’imaginaire fou, de délire d’éternité.

     


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  • Comme disait mon ami Frédéric N, ": l'homme est quelque chose qui doit être surmonté". Sait-il où il est censé aller ? Se pense t-il capitaine aux commandes d'un navire nommé : humanité ?

    Ou met-il ses pieds dans des empreintes déjà placées devant lui, une sorte de jeu de piste ? Une route pré-tracée par "l'intelligence cosmique", non quelque chose de mystique, mais quelque chose de la mathématique sublime..

    L'homme est dans le moule encore, il n'est pas sorti du ventre qui le retient dans sa gestation.

     Aujourd’hui, il ne s'efforce pas de résoudre des problèmes, mais seulement de les générer. Quel véritable problème lui fait-il face ? Il est encore incapable de le voir derrière les brumes de son inconscient.

    Pour le moment, il sait produire ses problèmes, et ceux des autres espèces, mais il n'a aucun moyen d'atteindre la solution du problème essentiel que son existence permet d'être. Le compromis le tenaille.

    Le compromis est la seule consolation à ses empêchements d'atteindre toute vérité, le mensonge est plus simple à avaler, plus facile à digérer, tout plutôt que de se trouver face à la vérité. La vérité est la chose qui le terrifie, et pour lui échapper, il a structuré son esprit autour du mensonge.

    Mais soyons optimiste, il arrive... L'homme arrive, il n'a pas d'autre option que celle-ci, il sera la première espèce à accoucher d'elle-même.

     

    Quelle est la valeur que vous accordez à ce mot "compromis" ?

     

    Il y a quelques jours je tombai sur le livre "les mots sont des fenêtres » de Marshall B.Rosenberg, et à ma grande surprise je trouvai certains passages que je vais vous citer ici :

    Chap. 7 Recevoir avec empathie

    «  L’empathie est une façon de comprendre avec respect ce que les autres vivent ».
    Ici, on peut se poser la question suivante : une façon de comprendre ? Qu'est-ce qu'une façon de comprendre ?

    Un autre extrait : « Selon le philosophe chinois Tchouang-Tseu l’empathie véritable exige que l’on écoute de tout son être : l’écoute exclusivement auditive est une chose. L’écoute intellectuelle en est une autre. Mais l’écoute de l’esprit ne se limite pas à une seule faculté- l’audition ou la compréhension intellectuelle. Elle requiert un état de vacuité de toutes les facultés… »

    Et ici se poser la question qu'est-ce que l'action d'écouter ? Serait une étape obligée sur le chemin de l'action d'entendre ? Entendre est-il réellement une action ? Dans ce cas, quel est le sujet ou la part du sujet qui la met en œuvre ?
    Ou encore cet extrait : « nous ne pouvons donner à quelqu’un ce dont nous manquons nous-même. De la même façon, s'il arrive que, malgré nos efforts, nous ne puissions ou ne voulions témoigner de l’empathie, c’est généralement signe que nous en manquons nous-même pour être capable d’en offrir aux autres… »

    Et ici alors, l'empathie serait en quelque sorte un bien à soi, quelque chose que l'on peut donner à l'autre, seulement si nous ne sommes pas trop occupés par notre propre souffrance personnelle et égocentrique, Ce serait quelque chose à témoigner dans le même « coup ».

    Voilà ce que sont pour moi des compromis, des valeurs, des définitions, exprimées de telle façon que tout le monde peut en extraire la vérité qui lui est nécessaire, toute la souplesse y est mise, personne ne sera brusqué, tout le monde tombera en accord, sans savoir exactement en quoi, mais ce n'aura pas d'importance. Finalement le mécanisme du compromis est imbriqué dans tous nos fonctionnements mentaux; leur exécution, la contradiction et l'absence de sens sont notre tissu relationnel, le décor dans lequel nous nous sentons le plus confortablement installés.

    Ce que je ressens, tout être humain le ressent de même, la douleur de l'homme qui a froid ou faim, je vais donc les ressentir si je suis disponible et vulnérable, à mon tour j'aurais faim et froid, ce qui n'enlèvera rien physiquement à celui que je regarde souffrir, mais la raison m'invitera à détourner mon regard, si la raison est bien l'interprète de mes instincts, elle me dira qu'il n'est pas sage de consacrer plus de quelques secondes d'attention à celui qui souffre, elle me dira qu'il y a une menace pour moi-même si je le fais, il faudra que je choisisse entre ce que me dictent mes instincts et les fantômes d'une morale errante dans les labyrinthes de ma conscience.

     


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  • Ce n'est jamais la nature directement qui suscite un impact, mais l'intelligence du sujet avec le phénomène qui se produit. L'intelligence a fait la main, elle continue de la faire, que l'on vive dans l'illusion d'un abri offert par le béton ou que l'on vive, comme moi, dans une maison de paille.

     


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  • Ce qui meurt en l’étranger se meurt en nous

    Si ce que j’appelle l’étranger est bien

    Un autre prolongement de mon corps

    Que mes sens ne veulent pas reconnaître.

     


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