•  « Pardon, dirai-je à Socrate, qu’est ce que cela peut signifier me connaître moi-même ? » 

     Et à Freud : « Qu’est-ce que le moi, le surmoi, le conscient ? »

     La pensée ? Qu’est-ce que tu appelles la pensée ?

    Je ? Qu’est-ce que c’est que ce je ?

     

    Pour éviter de se retrouver face à ce vide, parce qu’à défaut de ce lien de conscience avec le grain de sable, c’est le vide, on a inventé tous ces concepts, le « moi », le « je suis », « je veux », « je pense », « je crois », etc. On a rempli le vide, mais c’est une pagaille énorme, bon ça fabrique de la culture et donne du travail aux psychologues, aux philosophes, aux sociologues, aux politiques, aux religieux, etc. Cela donne du travail à tous ces spécialistes qui vivent sur le sujet, écrivent des livres et parlent de ce fameux moi, que tu es censé connaître. C’est merveilleux parce que cela occupe tout le monde, les étudiants, mais aussi les boulangères, les femmes de ménage, enfin, vous et moi et les autres. Ça occupe même l’analphabète, pas besoin d’être érudit pour être préoccupé par ces questions là. Qu’est-ce que peut faire monsieur Durand, qui n’a que son certificat d’études primaires, lorsqu’il se rend à l’usine, si ses sentiments, ses opinions, sa perception, sa relation, ses choix, ne sont tous dirigés par un système d’idée très vague (et invisible pour lui) qui n’existe que par l’idée de ce moi à rechercher comme une quête du Graal ?

     


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  • L'homme : --- Lorsque je te regarde Maître cheval, je ne sais jamais si ce que je vois ou sens de toi est bien réel ou seulement conforme à ce que mon esprit a besoin de retenir pour vrai...

      

    Le cheval : --- J’aimerais pouvoir te décrire avec des mots, l’état d’esprit qui est le mien face à ce paradoxe insurmontable. En fait, j’ai cessé de vouloir le surmonter. Tout est illusion, parce que rien ne pourra être jamais comme je voudrais le croire, mais cela ne pose aucun problème.

    C’est le « deal » que la vie nous propose, et maintenant que je l’accepte, cet état des choses me comble de félicité.

    La certitude est comme un bâton sur lequel on s’appuie et souvent on y accroche des lambeaux de notre vie. Oui, celui qui cherche à comprendre veut se nourrir de certitudes, parce que le doute est source d’inquiétudes. Nous cherchons à comprendre pour nous défaire des peurs, mais nous en créons d’autres au fur et à mesure. Ainsi de nos désirs, sitôt satisfaits de nouveaux apparaissent.

     


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  • Au pied de l’arbre du silence endors-toi
    Goûte le sucre de son fruit
    Suce le noyau amer
    Laisse-le fondre lentement sur ta langue
    De ton cœur n’a-t-il pas la saveur ?
    De ton sang n’a-t-il pas la couleur ?

     


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  • Ou ce qui se pense crée t-il ce qui se ressent?

    Comment voyez-vous ce qui se ressent ?

    Je crois que ne se ressent que ce qui se pense, ou pour dire mieux ma pensée, je ne donne pas de sens différent à "ressentir" et "penser", car il me semble que nous parlons bien de ressentiment, qui est une forme de pensée souffrante, comme il y a une pensée gaie, etc.

    Je ne suis pas certain que dans la plupart des cas, ce que l'on considère comme une douleur physique ne soit pas le produit d'une pensée. Je pense que ce que l'on a appelé "pathos" n'est pas autre chose qu'une pensée d'une forme précise et que l'on s'en mêle les pinceaux en considérant que le "ressenti" soit de nature différente que la pensée.

     

    Qu'entendez-vous par pensée précisément ?

     

    Ah voila une bonne question, lorsque vous bougez le petit doigt pendant votre sommeil, vous pensez, ou du moins ça pense en vous, sinon il n'y aurait aucun mouvement.
    Dans le coma, je ne pouvais bouger, mais je pensais.

    Mon cœur je peux le ralentir, accélérer, le stopper, par la pensée. Dans mes cellules, des "parcelles" de pensée pour qu'elles vivent.

    Nous disions : "la pensée est avant", préférez-vous le "mental", "l'esprit" ? Le sujet est maître de peut-être 2 % de "ses" pensées, le reste se pense en lui, avec ou sans son accord, avec ou sans sa participation, avec ou sans sa conscience, le sujet, est un tout petit "bout".

     


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  • Peu importe la couleur de la licorne, le fait est qu'elle est bien invisible, comme la caverne dans le ventre de la montagne. L'absurde réside dans le fait d'affirmer qu'elle est rose, puisque l'invisible contient toutes les couleurs et toutes les non-couleurs. Mais l'absurde ne réside pas dans le fait d'affirmer que c'est bien une licorne, car la caverne est aussi une licorne, tout comme la montagne, qui ne peut faire en sorte de se montrer dans la forme d'une licorne. L'absurde encore est l'expression de la foi, puisque à défaut d'une description, d'une définition, ou d'une explication, elle s'impose en lieu et place et expulse toute nécessité ou tout besoin de compréhension. Opposé à l'absurde de la foi se présente la non-foi, qui n'est pas un refus de croire ou une négation de toute foi, mais correspond à une position "neutrale" présentant l'absence de besoin (autrement dit deux actes en apparence identiques) de compréhension, comme l'absence de toute autre démarche de l'intellectualisme montagnard et faisant place nette à l'intellectualisme "céleste". Le terme céleste faisant ici référence paradoxalement à la matière des corps.

    On croit toujours en quelque chose en relation avec ce que l'on ne sait pas savoir, L'athée affirme qu'il ne croit pas, et il est sans doute sincère, dans la plupart des cas, mais il ne peut empêcher son subconscient de croire.

     


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